« Elle s’éloigne » – Raphaël Cuvier


Lien vers la présentation de Raphaël Cuvier


  • « Ma mémoire était très indulgente envers moi-même. Au moins autant qu’elle était dure avec elle. » (P. 14)
  • « J’accordais beaucoup d’importance aux petits dysfonctionnements qui ne pouvaient que découler de sa maladie, quand ils n’étaient au final que de simples révélateurs d’une certaine normalité. Quel foyer peut se dire sans tache? La norme n’est pas la perfection. Il m’a fallu le comprendre. » (P. 14)
  • « Je me relis et je constate que je n’arrive pas à suivre moi-même le conseil que je donne à mes élèves de ne pas mélanger les temps du passé et le présent lorsqu’ils écrivent. Mon récit saute de l’un à l’autre, sans justification apparente. » (P. 30)
  • Pourquoi écrire? Fixer une réalité, la reconstruire…La mettre au jour? M’en détacher. M’en libérer. Enfin mettre a distance tout ce que je ressasse et qui ne me quitte pas, pour ne plus avoir à penser, repenser à toutes ces scènes de peur de les oublier. Les déposer. les savoir consignées, conservées, archivées et ne plus avoir à les entretenir. Créer? Reconstituer? Ecrire et les fixer pour ne plus en être le gardien. délivré. » (P. 39)
  • « Daddy était violent avec elle quand elle était petite? C’était quelqu’un de dur, manipulateur, méchant. Capable de se montrer en public sous son meilleur jour. Odieux en privé. Elle n’a rien dit de sa mère, dont la violence était plus psychologique. Elle en a reparlé régulièrement après ça. C’était toujours les mêmes anecdotes qui revenaient, parce quelles la rongeaient, parce qu’elle ne parvenait pas à mettre tout ça à distance. » (P. 58)
     
  • « C’est là que ma mère a été hospitalisée la troisième fois; C’est là que j’ai véritablement été confronté à la maladie de ma mère. Il ne m’était plus possible de garder sa folie à distance. De ne pas prendre conscience de son état. Nommer les choses. Ma mère était maniaco-dépressive. Psychotique. Folle. » (P. 99)
  • « Quand mes enfants, tes petits-enfants, me parlent de toi et que se pose la question de leur parler de ton choix, de ton non-choix : quels mots pour leur dire la vérité trop dure à entendre, inintelligible à leur âge, que je ne peux pas leur cacher car je sais le poids des non-dits? Alors, ces mots qui ne disent pas tout mais qui en disent assez. Tu étais trop triste. Tu ne savais plus vivre. » (Dernière phrase du livre)
 

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