« Le dernier des siens » – Sibylle Grimbert

« Ils essaieront de vendre jusqu’à une moitié de griffe de pingouin, un œil, s’ils savent comment le conserver . Le marché est immense, les musées veulent des dépouilles pour enrichir leurs collections, les marchands veulent vendre des dépouilles aux musées, les collectionneurs trouveront de jolies et chères boites à tabac fabriquées dans les becs, si c’est à la mode. » (P. 34)

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« Une langue venue d’ailleurs » – Akira Mizubayashi

« Je me considérerai comme mort quand je serai mort en français. Car je n’existerai plus alors en tant que ce que j’ai voulu être, par ma souveraine décision d’épouser la langue française. » (première phrase de la préface du livre)

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« La jungle » -Upton Sinclair

« Leur découragement ne fit que croître lorsqu’ils comprirent que le coût de la vie en Amérique était infiniment plus élevé qu’en Lituanie. Le monde entier les avait floués. Les deux derniers jours, ils s’étaient presque totalement privés de manger, tant ils étaient révoltés par le prix de la nourriture vendue dans le train. » (P. 44)

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Nedjma Kacimi

« Le voilà le romancier,

Celui qui livre un texte qui fait bouger une oreille,

Lever un sourcil.

Ouvrir la bouche de stupéfaction.
De surprise.
Qui fait voir ce qu’on ne pouvait voir.

Qui fait découvrir un monde. 

Subjectif.

Dont la description illumine le nôtre.

Par analogie.

Par l’intuition d’une analogie.

L’intuition qu’un rapport s’établit entre le récit et notre réalité.

Qu’une transposition de ce monde s’immisce dans le nôtre.

Tant et si bien que l’écrivain semble parler à notre place.

Et dire notre monde, quand il ne dit que le sien.

Et le dire mieux que nous ne le ferions.

Plus encore, semble dire ce dont nous n’avions pas notion.

Il faut faire confiance aux romans.

Quand ils ne cherchent pas à convaincre.

Mais à vaincre. 

A vaincre l’inénarrable. (Sensible – P. 125)

« Sensible » – Nedjma Kacimi

« L’enfant d’immigrés reste l’arabe et demeure, quoi qu’il entreprenne, un voleur, un menteur et un bon à rien potentiels. On ne retire pas de son dos cette étiquette qui se balance comme un vilain poisson d’avril éternel. Il va devoir se coltiner cette image, et il va en concevoir une tristesse éperdue. » (P. 182)

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