« David Golder » – Irène Némirovsky

david-golder-2Peinture, sans complaisance aucune, du monde de l’argent, notamment de ces petits Juifs sortis du ghetto, et devenus riches, très riches, de ces Juifs qui aiment l’argent au point de s’en rendre malades…Si Irène Némirovsky, morte du typhus à Auschwitz en 1942, ne l’avait pas écrit, on aurait pu sans peine l’attribuer à un auteur antisémite du fait des poncifs généralement utilisés par ces auteurs repoussants, des poncifs repris par l’auteur : le nez crochu, les ballots d’étoffes ou de ferraille… Lire la suite

« Idiss » – Robert Badinter

Idiss« Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé. »….écrira Robert Badinter sur la 4ème de couverture du livre….la destinée d’une grand-mère, Idiss, qui a certainement forgé une partie d’une autre destinée, celle de Robert Badinter…
Que d’émotions, que d’humanité dans ces deux destinées…Oui, j’admire cet homme, ses combats, ces engagements, sa culture. Un homme réservé. Tout simplement un Homme, à mes yeux. 
Il m’a ému lorsque j’ai visionné en replay, quelques jours après, l’émission « La grande librairie », et ému lors de cette lecture. Je n’avais pu l’écouter en direct.
Cruauté d’une vie, dans cette Bessarabie qui chassait le Juif, cet Ydishland, qui parquait les juifs, qui les écartait de la culture, et même de l’enseignement, seuls quelques uns pouvant sortir de cette condition de misère. Et pourtant le Tsar, acceptait et même imposait à ces Juifs de faire la guerre pour son compte. 

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« Retour à Séfarad » – Pierre Assouline

retour à séfaradLe 31 mars 1492 les Rois Catholiques d’Espagne, Isabelle la Catholique et Ferdinand II d’Aragon signèrent le décret de l’Alhambra qui donnait  aux Juifs  jusqu’au 31 juillet de cette même année, pour se convertir au christianisme ou pour quitter le royaume. Beaucoup choisirent l’exil; un exil qui les priva de toutes leurs richesses. Nombre d’entre eux furent dépouillés lors de leur voyage en terre d’Espagne. Tous furent fouillés et dépouillés aux frontières.
Ni les descendants de ces Juifs expulsés, ni le Royaume d’Espagne n’oublièrent cette tragédie, puisque le décret de l’Alhambra fut aboli en 1967 et en 2015, le Roi autorisa même les descendants de ces juifs expulsés à revenir au Pays, et à demander s’ils le souhaitaient d’acquérir la nationalité espagnole..
Alors Pierre Assouline, après quelques hésitations, se dit « pourquoi pas ? »…

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« A la merci d’un courant violent » – Henry Roth

A la merci d'un courant violentJ’ai fait connaissance avec Henri Roth, cet été, au hasard d’une visite dans une boîte à livres, sur la plage…Dans la grande « famille » des Roth, je ne connaissais que Philip et Joseph. Petite précision, aucun d’eux n’a de liens de parenté avec les autres…
Alors pourquoi pas une plongée dans ce New-York, et dans Harlem des années 14 ? Une plongée comme le promet la 4ème de couverture dans la prohibition, et dans cette Amérique du début du siècle. D’autant plus passionnante si on connaît le New-York d’aujourd’hui, sa vie trépidante, ses voitures, ses grandes avenues… 
Ira, jeune gamin héros du livre, vit dans une famille pauvre, dans des immeubles assez sordides. Son père effectue chaque matin des livraisons de lait avec un cheval pour lequel il loue une écurie à Manhattan. Toute la famille loge à Harlem, quartier d’Irlandais. Là, Ira est le « maudit Juif », qu’on raille. « C’est plein de sales goyim d’Irlandais. Ils me traitent tout le temps de sale Juif, et ils cherchent sans arrêt la bagarre. »

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« Le Retour au pays de Jossel Wassermann » – Edgar Hilsenrath

Le Retour au pays de Jossel Wassermann« Le porteur d’eau Jankl était monté le dernier dans le wagon. Rien d’étonnant s’il se trouvait tout près de la porte, qu’on avait verrouillé de l’extérieur. »  Le train part dans le froid glacial vers une destination inconnue.
L’un de ces sinistres trains
Jankel est sans aucun doute l’un des plus pauvre du shetetl, le village de planches de ces juifs que ce juifs viennent de quitter.. Il portait l’eau de porte en porte dans ces villages où l’eau courante n’existait pas….
On leur a promis qu’ils partaient vers de belles maisons…on est au début de la guerre. 
Il faut plutôt dire « était » l’un des plus pauvres, car il vient d’hériter de quatre-vingt mille francs suisses et trente trois centimes suisses de son oncle Jossel, dirigeant d’une usine de  fabrication de pain azyme en Suisse.  Lire la suite

« L’amour soudain » – Aharon Appelfeld

L'amour soudainErnest est un vieil homme de soixante dix ans guetté par la maladie et la solitude…Iréna, jeune femme, la trentaine, l’aide le matin dans ses tâches ménagères. Ernest et Iréna vivent à Jérusalem. Une fois son travail achevé, Iréna retourne chez elle. 
Ernest est un personnage tourmenté par son passé. Un passé difficilement oubliable : Ernest a été un juif antisémite combattant les Juifs orthodoxes dans ses Carpates natales. A l’age de douze ans il adhéra au Parti Communiste et fit les quatre cent coups contre les juifs en commettant toutes sortes d’exactions contre eux. Il fit la guerre comme sous-officier dans l’armée soviétique, qui ne fut pas un modèle de tendresse pour les juifs, vécu à la libération des camps. Une libération qui le hante. Il fut même décoré pour ses actes de bravoure face à l’ennemi nazi sur ordre de Staline.

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