« Les taches du léopard » – Françoise Giroud

« La langue a été donnée aux hommes pour qu’ils se parlent. Que ne se parlent-ils!… » (P. 134)

Mais certains mots sont lourds de sens….et conditionnent presque une vie.

Denis est un jeune homme, qui il y a plusieurs années, fut adopté.

À 18 ans il goute à la drogue et à la cocaïne. Son père le fait désintoxiquer et, le jour de ses 20 ans, lui parle de ses origines…il est un enfant adopté, né sous X. Ce qui revient à dire qu’il ne peut pas identifier sa mère naturelle et qu’il ne pourra pas percer ce secret.

Dix ans plus tard Denis travaille à Londres dans une Galerie d’art qu’il a redressée.

Cependant une pensée taraude toujours son esprit…identifier sa mère, la rencontrer..il y parvient et découvre qu’il a du sang juif.

Il décide d’en apprendre plus sur cette religion.

Que signifie être Juif?

Denis devient un marchand d’art reconnu, riche…. Est-ce cette image, que l’auteure a souhaité nous donner…ces poncifs, cet attrait pour l’argent? Est-ce ainsi qu’on peut être Juif aujourd’hui?

Heureusement non. Le texte est plus profond.

Mais j’avoue avoir été dérangé un temps par cette image caricaturale.

Certes l’écriture de Françoise Giroud est agréable, mais l’histoire m’a semblé un peu trop tirée par les cheveux…presque irréaliste.

Quoique…poursuivons jusqu’aux dernières pages dramatiques.

Bref je préférais garder de Françoise Giroud, le souvenir d’autres lectures, le souvenir de ses articles de « L’express », de ses engagements….mais je ne connaissais pas la fin….

Ce texte de Françoise Giroud m’ouvrit ses pages dans une boîte à livres, sur la plage…il vit dorénavant une autre vie, il est reparti quelques jours après dans cette même boite à livres….après ces quelques heures de découverte, et d’interrogations…et finalement de plaisir.

« La langue a été donnée aux hommes pour qu’ils se parlent. Que ne se parlent-ils!… » (P. 134)


Lien vers la présentation de Françoise Giroud


Quelques lignes

  • « Certains jours, il déclare avoir envie d’étudier le Talmud, de pénétrer la pensée juive, l’histoire juive ; la semaine suivante, il se livre aux pires plaisanteries antisémites et s’esclaffe, sûr de la décontenancer. » (P. 48)
  • « J’ai remarqué que lorsqu’on est juif, vient toujours un moment où l’on se demande si l’autre sait, et s’il faut le lui dire. » (P. 57)
  • « S’il avait bien vécu ces années d’exil aux États-Unis et en Grande Bretagne, c’était clairement, il l’avait compris, parce que, là, il était normal qu’il soit l’Étranger. Alors que se sentir étranger en France lui était odieux » (P. 63)
  • « Il faut être élitiste. C’est ainsi que l’on sauvera peut-être un peu de la beauté du monde. Les gens qui envahissent Venise toute l’année ou presque, qui sont-ils? De quoi sont-ils affamés ? quel plaisir cherchent-ils devant les Carpaccio ou les Titien? Essentiellement celui d’avoir à raconter leur voyage, à montrer leurs photos, éventuellement leurs films. IL  en a peut-être un sur cent qui retiendra de ce qu’il a vu une impression forte, profonde, troublante, qui le poursuivra et qu’il aura envie de renouveler, de creuser…mais la plupart diront en rentrant à leurs amis : «Cette année, on a fait Venise, c’était super ; l’hiver prochain, on fera l’Égypte… ». » (P. 123)

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