« Oser fuir » – Arrigo Lessana

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« Effondrement…..c’était pour demain ? » – Gabriel Salerno

« ….si tout le monde vivait comme un Français, il faudrait 2,73 planètes. Il en faudrait 2.85 si tout le monde vivait comme un Suisse, 4.97 si tout le monde vivait comme un Américain et 0.64 si tout le monde vivait comme un Éthiopien » (P. 42)

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« Le dernier gardien d’Ellis Island » – Gaëlle JOSSE

« Le temps s’est figé ici, tous sont allés vers leur vie, je suis resté à la mienne, ici à quai, spectateur de ces destinées multiples, témoin de ces heures ou de ces jours  de passage qui ont défintivement changé le visage de leur existence. » (P. 22)

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« Moi, Jean Pigasse, ouvrier du Canal » – Michèle Teysseyre

« C’est surtout l’hiver qu’on travaille, quand la sève décline et que la lune décroît. Sinon la maladie vient aux planches. Pour le sapin, c’est tout le contraire. On le coupe en été, quand il est bien gorgé de résine et que la vermine s’y casse les dents. » (P. 19-20)

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« Islande, Groenland, Vínland » – Régis Boyer

« …les certitudes absolues sont exclues – ce qui ne signifie certes pas qu’un doute total doive être la règle. » (P. 77)

Un petit essai d’une centaine de page pour tenter de lever un pan de l’Histoire…Christophe Colomb est-il celui qui découvrit d’Amérique?

Ne faut-il pas envisager l’hypothèse d’une découverte par les Scandinaves  dans les années 870-900. Ceux-ci avaient colonisé l’Islande dès les années 870…il ne leur restait qu’à faire un nouveau saut depuis l’Islande vers Terre-Neuve. Terreneuve où l’on découvrit

Le Vinland, est le nom donné par le Viking islandais  Leif Erikson, au territoire qu’il explora le premier autour de l’an 1000. Ce territoire se trouve sur l’île de Terre-Neuve au Canada . Des fouilles en une datation au carbone 14 qui donne l’an 100, ont permis d’y retrouver des traces de la présence des Vikings notamment à L’Anse aux Meadows..

Alors pourquoi pas remettre cause l’Histoire qui nous est enseignée ?

ARKHÈ Èditions – 2021 – Parution initiale en 2011 – 118 pages


Lien vers la présentation de Régis Boyer


Quelques lignes

  • « Les Scandinaves, qui étaient une poignée d’hommes et de femmes – n’oublions pas qu’à l’heure actuelle, ils sont, toutes nations confondues, Danemark, Islande, Norvège, Suède et Féroé, moins de dix-neuf millions ! soit nettement moins que le tiers de la France, ont peut-être vraiment découvert, mais en tout cas habité, avec les Celtes, l’Islande à partir d’environ 870 de notre ère, puis, de là, le Groenland d’où ils se sont très vraisemblablement rendus à Terre-Neuve ou dans le Labrador, ce qui fait d’eux les premiers découvreurs de l’Amérique du Nord, le tout avant l’an mille. » (P. 9)
  • Un moine du XII° siècle écrit : « Les Suédois descendaient en bateau du fond du golfe de Finlande jusqu’à Constantinople. C’étaient comme tous leurs congénères, des hommes d’ordre, bien organisés – le contraire exact des populations slaves. » (P 26)
  • « Les «renseignements » que ces sagas nous procurent sont beaucoup trop vagues pour que l’on puisse déduire de leurs indications des renseignements précis, par exemple sur l’emplacement des régions présentées. » (P. 67)
  • « …trois siècles séparent les faits rapportés de la rédaction des textes qui nous en parlent. » (P. 67)
     

« Le roman vrai du curé de Châtenay – 1871-1914 » – Alain Denizet

« Il est le seul à être à l’origine d’un scandale public à nul autre pareil dans les annales de l’Église. »

Difficile pour moi de refuser cette proposition de lecture, celle de l’histoire d’un curé de campagne qui a fauté…devant Dieu et les lois de Dieu écrites par les hommes.

Difficile de refuser, tout d’abord car ce texte me promettait de revenir au cœur de cette Beauce que j’ai arpentée pendant plusieurs années lors de mon premier emploi. C’était dans les années 70.

L’abbé Delarue, dont la famille s’est saignée aux quatre veines pour financer ses six ans d’études, officie dans un petit village proche d’Auneau et d’Étampes…ce pays triste à mourir les jours de pluie ou de brouillard, plat comme la main, sans beaucoup d’arbres ni de relief.

Les montagnes et forêts du jeune auvergnat que j’étais, me manquaient beaucoup.

Tout était différent pour Joseph Delarue, il était un enfant du pays et Dieu donnait du relief à sa vie, Dieu qu’il voulait approcher et servir en devenant un de ses curés..un de ces curés corbeaux pédalant soutane au vent sur leur bicyclette, de ferme en ferme.

Promis au célibat, Joseph Delarue doit affronter et faire avec les décisions de l’État en matière d’enseignement privé et d’autre part avec celles de l’évêché, notamment lorsqu’il souhaite créer une école religieuse, dont la responsabilité  sera confiée à une jeune femme Marie…qui elle aussi envisageait, un temps, une vie religieuse..

Alors que les premiers signes de désaffection de l’Église se manifestent, Joseph se bat, croit en sa mission…tant d’autres ne sont pas allés au terme de cette formation de futurs prêtres…il est fier de faire de la présence de Dieu dans sa vie et dans son église, sa joie de vivre.

Mais un jour  de juillet 1906, il ne revient pas de Paris où il s’était rendu. On retrouve sa bicyclette et son chapeau de curé…Quant au curé, il a disparu, volatilisé. On le recherche en faisant même appel à une hyène, animal bien connu pour sa  capacité à trouver des cadavres……et à des mages hindous. Ça prête à rire!

Pas de curé..Les journaux, notamment ceux qui bouffent du curé s’emparent de l’affaire, trop heureux de faire leur boulot de charognards…ce seront eux les véritables hyènes.

Cet autre aspect…l’aspect religieux a été également déterminant dans ma décision de lire et de commenter ce livre….une religion qui me fut imposée, qui bouffa en partie ma vie d’enfant…c’est mon jardin secret…jusqu’au jour ou je dis « ça m’emm… » et je pris mes clics et mes clacs…

Cette histoire de curé amoureux, que Zola aurait pu signer, est une non histoire…une histoire dont chacun devrait se moquer en l’ignorant! Après tout, qu’ils fassent ce qu’ils veulent, c’est leur problème d’homme, c’est leur problème au regard de leur conscience et de leurs engagements…. c’est en tout cas ma vision des choses.

Mais en cette fin du  XIXème siècle ce n’était pas pareil, loin de là.

Alain Denizet en a fait un livre oh combien érudit, intéressant et instructif! Très beau travail  de recherche, de documentation et de mise en forme qui propose au lecteur des extraits des journaux de l’époque, des photos anciennes! Chapeau bas !

Il n’a rien inventé, il s’est juste contenté de nous raconter cette histoire de curé qui a fauté avec l’institutrice de l’école, fauté au point de lui faire un enfant..et de disparaître, pour vivre un amour.

Rédactions des journaux dont « Le Matin » et de tous les autres, tous aussi Ici-Pourris les uns que les autres, bien trop faibles pour attaquer frontalement  l’institution « Église » mais démontrant si besoin était la place et le rôle de l’Église en cette fin du XIXème siècle…en faisant leurs choux gras, sans vergogne et en glosant sur un curé qui a fauté en couchant avec une femme. Ensemble ils ont eu Jeanne.

Ces journaux allèrent jusqu’à rémunérer le curé et Marie Frémont pour leurs mémoires…tous deux acceptèrent ce fric dont ils avaient tant besoin!

Quel journal oserait aujourd’hui écrire juste un entrefilet sur un tel non-événement ? 

La foule s’y intéressait….sinon les journaux n’en auraient pas parlé.

C’est cette vision de la société, cette passion des lecteurs pour une coucherie entre un curé et une femme qui sont également à souligner et à prendre en considération ! Une image d’un temps heureusement révolu !

C’est ce qui rend cette lecture intéressante : ce retour en arrière est instructif  et rétrospectivement dérangeant!

Ce « non évènement » a fait l’objet d’un feuilleton national qui sans aucun doute passionna les foules. Nombreux furent les articles, Alain Denizet n’a rien inventé..non, il a juste consulté de nombreux documents disponibles dans des archives départementales ou nationales, consulté des journaux de l’époque…bref, il a fait un travail énorme de recherche, de documentation et d’écriture afin que le lecteur prenne conscience des manipulations de l’Église, de l’institution, de la question de la chasteté et du célibat des prêtres…

Il a également pointé du doigt toutes les saloperies – je n’ai pas d’autres mots – de l’Église afin que notre curé rentre dans le bon chemin et oublie cette enfant née de son amour pour une femme. En effectuant cette recherche érudite, il a également pointé du doigt ce qui intéressait la population…Que de chemin parcouru depuis !

On n’imagine pas un seul journaliste montant en épingle une telle histoire de nos jours! Oui cette lecture est révoltante, en tout cas ce fut mon ressenti, car une fois la faute connue de l’Église, celle-ci fit tout pour que ce curé rentre dans le rang.

Je vous passe mon indignation.

Non, ce n’est pas un roman, il prêterait presque à rire, à rire de la bêtise de l’Église. Mais rien n’est inventé. C’est pire! C’est juste la vie d’un homme et d’une femme amoureux, et d’une gamine née de cet amour. Trois vies gâchées par l’Église au nom de principes religieux inventés par des hommes, et non par Dieu!

Merci pour cet important travail, pour cette recherche très documentée

Merci pour ce retour en pays beauceron, et aussi, mais c’est encore plus personnel, pour ce retour vers cette formation familiale religieuse qui me fut inculquée et imposée… et que j’ai fui.

Avec bonheur!

Ella Éditions ((28300 Lèves) – 2021 – 333 pages


Lien vers la présentation d’Alain Denizet


Quelques lignes

  • « Pour la famille, envoyer un fils au séminaire représente un sacrifice. C’est deux bras en moins pour les champs et de grosses dépenses en plus pour s’acquitter de l’écolage et des frais annexes. » (P. 22)
  • « Il se passe dans l’Église de France un phénomène qu’elle n’avait point encore présenté. Des prêtres, chaque année de plus en plus nombreux, la quittent pour  rentrer dans la vie ordinaire. » (P. 52)
  • « L’affaire Delarue est devenue une rente. » (P. 105)
  • « ..leur histoire d’amour et la future maternité de Marie Frémont ravivent le débat sur le célibat des prêtres, la chasteté et le sexe dans l’Église. Enfin l’annonce faite par l’abbé Delarue de quitter la soutane interroge sur la situation des prêtres défroqués. » (P. 241)
  • « Les sources qui ont nourri les chapitres précédents ont été assez aisées à trouver. Archives nationales, départementales, diocésaines; Bibliothèque nationale de France, sites de journaux anciens français et étrangers.  » (P. 298)