« Les Derniers Jours de nos pères » – Joël Dicker

« …ils avaient appris à tuer avec leurs mains, à égorger en silence, à mitrailler, à fusiller, à poser des bombes et à faire exploser des des bâtiments, des trains, des convois de soldats. »

« Ils », ce sont Frank, Grenouille, Gros, Key, Faron, Slaz-le-porc, Prunier, Chou-Fleur, Laura, Grand Didier, Max, Claude, et d’autres encore des hommes, des femmes de l’ombre qui s’opposent par tous moyens à l’armée allemande, qui savent ce que leur capture signifierait pour eux, la torture, les coups, puis enfin le peloton.

Ils ont été recrutés pour mener des actions derrière les lignes de l’ennemi, pour saboter des équipements, des lignes de chemin de fer, et également pour se fondre dans la population et rapporter des renseignements.

Pour cela, ils, qu’ils soient hommes ou femmes, tous volontaires, ont subi des entrainements spéciaux, identiques, pour les hommes comme pour les femmes.

Certains voulaient par cet engagement, par ces risques, donner un sens à leur vie…certains étaient des têtes brûlées, d’autres au contraire étaient plus rêveurs, plus idéalistes, poètes presque.

Ils sont tous appris à se taire, à se fondre dans la vie…ils ont du mourir sous la torture sans jamais rien dévoiler de leurs engagements ni de leurs amitiés. Certains ont craqué face à la douleur, et ont entraîné des camarades dans leur chute, d’autres sont morts dans leurs cris de douleur sans rien dévoiler….

D’autres ont trahi. Simplement trahi.

Ils étaient tous membres du SOE – Spécial Operations Executive -membres d’un Service secret de l’armée britannique voulu par Winston Churchill. Leur mission était à la fois simple et dangereuse. Il leur fallait, en faisant des navettes entre France et Angleterre, accompagner  les mouvements de résistance,  les former, les structurer dans les pays occupée par l’Allemagne,  dans tous les pays en guerre, rapporter des renseignements…et éliminer des combattants.

Ils agissaient seuls, en ignorant tout des missions de leurs camarades, de leurs amis…seuls sans possibilités souvent de joindre leurs responsables resté en Angleterre. Ils devaient se rapprocher des divers mouvements de résistance,  mettre en place des actions de sabotage, de renseignement, de parachutage d’hommes ou d’armes…etc.

Parce qu’ils intervenaient dans leurs pays d’origine, ils en parlaient la langue, pouvant ainsi se fondre dans la masse, en éveillant le moins possible de soupçons. Ils n’en demeuraient pas moins des hommes et des femmes avec leurs sensibilités, des hommes et des femmes avec leur forces mais aussi leur faiblesses, des hommes et des femmes pouvant  s’aimer, se comporter en héros voire trahir sous les coups….trahir leurs engagements, mais aussi leurs camarades, ceux qui les ont accompagné dans leur formation.

Combattre…oui, mais aussi s’aimer, faire une rencontre qui changera leur vie, qui leur fera connaître ou appréhender le perte de l’être cher.

Certains sont morts sans rien dévoiler, mais d’autres, retournés par les services allemands, ont trahi leurs camarades.

Roman fondé sur des faits historiques, roman d’amour et roman de guerre..roman sur les formes et faiblesses de la nature humaine.

« Le courage, ce n’est pas de ne pas avoir peur : c’est d’avoir peur et de résister quand même. »

Éditeur : De Fallois -Poche – 2021 – Parution initiale en 2015 – 450 pages


Suivre le lien vers la présentation de Joël Dicker


Quelques lignes

  • « Les visages, déformés par l’effort, se couvrirent de larmes sûrement, et les peaux, pas encore remises de la première école, se déchirèrent comme du papier mouillé. » (P. 56)
  • « …ils avaient appris à tuer avec leurs mains, à égorger en silence, à mitrailler, à fusiller, à poser des bombes et à faire exploser des des bâtiments, des trains, des convois de soldats. » (P. 70)
  • « Le rêve, ça maintient en vie n’importe qui. Ceux qui rêvent ne meurent pas car ils ne désespèrent jamais. Rêver, c’est espérer. Grenouille est mort parce qu’il avait plus le moindre rêve. » (P. 108)
  • « Je te parle de la peur qui te ronge, qui te fait mal dormir, mal vivre, mal manger et ne te laisse jamais de répit. La peur, la vraie peur, celles des traqués, des haïs, des honnis et des terrés, celle des exilés, des insoumis, la peur de ceux qui vont mourir si on les démasque alors qu’ils ne sont finalement pas grand-chose. La peur d’exister. Une peur de Juif. » (P. 149)

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