
« Je devais sourire en toutes circonstances, mais éviter de rire toutefois, au risque d’endommager mon maquillage et de paraître frivole »
« Je devais sourire en toutes circonstances, mais éviter de rire toutefois, au risque d’endommager mon maquillage et de paraître frivole »
« Tu feras ce que ton père et tes oncles te diront. »
« La religion est la maladie honteuse de l’humanité. La politique en est le cancer. »…
« Il n’y a pas de Blancs innocents, parce que chacun d’eux est un tueur de nègre potentiel, et peut-être un vrai. »
Un attentat dans le lycée de La Haye ou étudie Oumar Akhmaïev, jeune lycéen d’origine Tchétchène, fait 20 morts.
La police, les politiques, dont le premier ministre, les personnalités arrivent et tout accuse les jeunes d’origine Tchétchènes étudiant dans le lycée, dont Oumar.
Cet attentat était conçu pour tuer, tuer le plus possible de gamins… : Il a été commis dans le réfectoire au moment ou les gamins déjeunaient.
Oumar est arrêté, et pourtant il n’a pas le profil d’un terroriste : il porte un jean bien trop moulantà 200 €, un tee-shirt violet presque rose, et du fond de teint couvre son visage….la tenue qu’il porte lorsqu’il écume les boites de nuit en se faisant appeler Adam.
Oui, Oumar est homosexuel… »crime » puni de mort en Tchétchénie.
Alissa, la professeur de russe, également d’origine tchétchène devient interprète et traduit les interrogatoires de Oumar, que tout accuse. Si ce n’est lui c’est Kirem, son frère qui a disparu.
Adam/ Oumar cache à ses proches ses désirs, sa vie cachée…il sait ce qu’il risque, surtout si son frère découvre le fond de sa personnalité….deux frères aux comportements totalement différents, l’un est parfaitement intégré et ouvert aux autres, l’autre est violent, renfermé, difficile à cerner, et à apprécier.
Le roman sert de prétexte à l’auteure pour aborder plusieurs thématiques, parmi lesquelles l’exil, la confrontation des cultures, la tolérance et l’intégration, les discriminations.
Intégration à plusieurs niveaux, depuis l’enseignante qui souhaite cacher ses origines à ses élèves, en passant par ceux qui ont émigré vers l’Occident sans jamais abandonner leur religion, leurs traditions, les codes d’honneur dans lesquels ils ont été élevés et qui s’élèvent contre cet Occident qui autorise toutes les « déviances », et permet aux mécréants de tout poil de s’exprimer, de réprimer et de vivre sans contrainte.
Oui être homme bleu, être « stigal basakh vol nakh » être « un homme couleur de ciel« , peut être une condamnation à mort y compris sous nos cieux.
Une thématique qui, ne concerne pas seulement les personnes d’origine tchétchène.
Malheureusement.
« On ne peut pas entrer dans une nouvelle maison tout en gardant un pied dans l’autre. Les portes laissées ouvertes suscitent des courants d’air. Et personne n’aime les courants d’air. » (P. 41)
Les Éditions de l’Observatoire – 2019 – 209 pages
Lien vers la présentation d’Anaïs Llobet
Quelques lignes
Chercheurs d’or littéraire, ne creusez plus, vous avez là une pépite méconnue de London.
Le livre démarre lentement, on se demande où l’auteur veut nous transporter…
« Coup de maître, magistral, bouleversant »….le père Noël a sans doute été attiré pas les superlatifs du bandeau.