« Triste Tigre » – Neige Sinno


Lien vers la présentation de Neige Sinno


  • « Mon beau-père est un pervers lui aussi, mais pas un pervers narcissique et lettré comme Humbert Humbert. C’est un «pervers narcissique avec des tendances sadiques », si je me souviens bien des termes employés par l’expert chargé de l’évaluation psychiatrique pour le procès. » (P. 33)
  • « Les études sur les abuseurs d’enfants montrent qu’il n’y a pas de profil type, en dehors du fait qu’ils sont de sexe masculin dans la grande majorité des cas. Ils viennent de tous les milieux, de toutes les classes d’âge, de tous les pays » (P. 62-3)
  • « Mourir de honte? MAis non, ils ne se suicident pas (ce sont les victimes d’inceste en général qui se suicident, pas les abuseurs), ils clament leur droit à une deuxième chance. Et nous, la société, qui les avons condamnés à une lourde peine de prison, nous avons choisi de croire  qu’ils devaient y avoir droit puisque cette peine, un jour, arrive à son terme. Leur dette est payée. ils peuvent sortir. » (P. 161-2)
  • « Le viol est davantage une question de pouvoir que de sexe » (P. 164)
  • « Dans ce cas, ce qui lui est arrivé, abuser d’une enfant qu’il était censé protéger, a changé son existence d’une telle manière, a eu un impact si fort sur son être, tout ce qu’il fait depuis lors, et même tout ce qu’il avait vécu avant, tout ce qu’il fera ou dira ou pensera désormais, est relié à cet évènement, cette situation, cet enfer. Le viol l’a fait. Et, si on va jusqu’au bout de ce raisonnement, moi aussi je l’ai fait, lui. » (P. 185)
  • « La parole peut faire partie d’une statégie de prévention, à condition d’aller loin dans ce que l’on dit, et il faut que la parole permette un dialogue avec l’enfant. On ne peut pas simplement enseigner à un enfant comment dire non à un agresseur, que son corps est à lui et que personne n’a le droit d’y toucher. C’est ce que font en général les programmes de prévention des violences sexuelles, mais c’est comme enseigner le consentement à quelqu’un qui n’a pas les moyens de consentir ou ne pas consentir. Un enfant ne peutb pas dire non à son grand frère ou à son professeur qui le mettra de toute façon dans une situation où le non est impensable. On ne peut pas non plus attendre qu’un enfant parle de lui-même si qualque chose lui arrive sans qu’on ait provoqué, préparé et accueili cette parole. Il faut des idées pour concevoir des choses, il faut des mots pour le dire, un contexte de réception. » (P. 214)
  • « Comme des milliiers de gens, j’ai été violée, j’ai été bafouée et trahie à l’âge où on n’a pas d’autre choix que de faire confiance, et pourtant une fois adulte je n’ai violé ni bafoué ni trahi personne en retour. » (P. 268)

Une réflexion sur “« Triste Tigre » – Neige Sinno

  1. Mais, Mazneff n’etait-il pas un écrivain et très apprécié en plus !
    Au delà, son récit essai doit collectivement nous faire évoluer pour ne plus accepter que notre société tolere ce genre de comportement !

Laisser un commentaire