
« Parce que la vie, c’était ça. Un serpent qui se mordait la queue. » (P. 15)
Ayané revient dans son village.
Elle est venue accompagner sa mère mourante dans ses derniers jours. Elle revient de France et porte sa tenue occidentale, veste en jeans et pantalon…, bien loin de l’image traditionnelle des femmes.
Choc de culture…elle représente dorénavant le mal aux yeux de certains….
Elle est l’image de la femme qui les dérange et qu’ils réprouvent, et l’image de l’étranger qu’ils rejettent.
Choc de civilisation également car des rebelles attachés aux traditions assaillent le village et interdisent à la population de le quitter. Ils organisent un crime rituel, une horrible tragédie
Folie des hommes, traditions rituelles, obscurantisme religieux, qui en rappellent d’autres.
Un livre dur et malgré tout beau, qui dérange
Éditeur : Pocket – 2006 – 213 pages
Lien vers la présentation de Léonora Miano
Quelques lignes
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« Les femmes le savaient bien. Leur statut leur avait appris à contourner les obstacles pour obtenir ce qu’elles souhaitaient. » (P. 21)
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« …il n’appartenait pas aux femmes de courir les routes. Leur rôle était de demeurer tels des piliers fixes sous le soleil. D’être des fondations et repères. » (P. 24)
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« Autour d’elle, les filles se faisaient presque toujours une idée très brutale de ce qui les attendait dans la couche de leur époux. On les culbutait dans les fourrés, vers l’âge de neuf ans ou un peu après. Des hommes de passage au village. leurs oncles ou leurs cousins, quelquefois. Elle n’avait pas voulu vivre cela. Alors, elle avait elle-même rompu la membrane. sans trop d’émotion, d’ailleurs. » (P. 37)
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« Elle avait atteint l’âge auquel une femme était plus qu’une femme. Âgée, elle devenait sage et respectable, à même de prendre la parole devant des hommes. » (P. 63)
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« Nos ancêtres préfèrent leurs secrets gardés par une femme intelligente, plutôt que par un homme sans cervelle qui en fera mauvais usage. » (P. 103)
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« On craignait la mort, mais on vivait en permanence avec les morts. » (P. 181)
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« ….le clan était une famille immense dont certains des membres habitaient la terre des hommes, tandis que les autres vivaient dans le monde des esprits. » (P. 181)
J’aime bien les histoires de cette autrice (j’ai lu deux romans d’elle). Elle sait comment capter l’attention de son lecteur.