« Hommage à l’Ukraine » -Kateryna Babkina – Irena Karpa – Taras Prokhasko – Boris Khersonsky – Artem Tchekh – Lyubko Deresh – Luba Yakymtchouk – Oleksandr Mykhed – Andreï Kourkov – Taïs Zolotkovska – Anastasia Levkova – Petro Yatsenko – Andriy Lubka – Volodymyr Rafeyenko

  • « Maison mon amour » – Luba Yakymtchok (P. 19)

  • « Datcha » -Taïs Zolotkovska (P. 41)

  • « Quand les marronniers de Crimée perdent leurs feuilles » –  Anastasia Levkova 
  • « Une Atlantide Ukrainienne » – Lyubko Deresh – (P. 83)
  • « Il faut que tu le vives » – Kateryna Babkina (P. 113)
  • « Donetsz, ses terrils, ses rosiers, son soleil et sa steppe » – Vlodymyr Rafeyenko – (P. 125)
  • « Déflagration »  – Boris Kheersonsky (P. 145) 
  • « Deux petits cœurs » – Artem Tchekh (P. 159)
  • « Krioukivchtchyna, Un rève ukrainien » – Petro Yatsenko (P. 195)
  • « La limite orientale de l’aire naturelle du hêtre » – Taras Prokhasko (P. 235)
  • « Oujhorod, transcarpatie, Periferia Absoluta » – Andriy Lubka (P. 245)
  • « Le village de Lararivka et ses environs – Andreï Kourkov (P. 263)


  • « La guerre est la plus terrible des leçons de géographie. Elle fait éprouver au soldat les plis du terrain, elle enseigne au stratège les courbes de niveau, elle fait voyager contre leur gré des milliers de familles à travers leur propre pays, elle sépare les couples et leur fait endurer l’épreuve d’une distance physique infranchissable, elle apprend au journaliste à bien prononcer le nom d’une ville étrangère, elle trace de nouvelles frontières entre nous et les autres.  » (P. 12) 
     
  • « La guerre détruit non seulement nos lieux préférés, mais aussi nos mots préférés et le mot qui a le plus souffert pendant la guerre est probablement celui de «maison». Des centaines de milliers de personnes en Ukraine on perdu le mot «maison». Cette perte est pour eux une plaie béante. » (P. 22)
  • « Pour nous, la datcha n’est pas un lieu, mais un membre de la famille. Elle demande une attention constante : réparer le toit, arroser les plantes, faire du feu. » (P. 48)
  • « Se retrouver dans le «verre» ou «le tuyau» constituait en soi une forme de torture. «L’aquarium» était le box en verre où l’on plaçait un inculpé pendant son procès quant à l’épithète «égarés » elle désignait les gens enlevés par les services spéciaux russes, ceux qui disparaissent sans laisser de traces » (P. 73)
  • « Comme l’Atlantide de Platon, tout ce que nous avons vécu ensemble, étudiants russes et ukrainiens, a sombré avec les villages autrefois engloutis par le pouvoir soviétique. Sombré avec les enfants tués par les missiles russes. Sombré avec les femmes ukrainiennes violées par les soldats russes. Sombré avec tout le «monde russe » autrefois présent en Ukraine. » (P. 111)
  • « Je ne peux descendre nulle part, car le monde qui était le mien, englouti profondément, inatteignable et meurtri, se noie sous le poids non de l’eau mais de l’invasion sanglante, et moi, bien que loin de lui, je suffoque et je me noie avec lui. » (P. 124)
  • « Ils nous ont exterminés, ils nous ont forcé à oublier notre langue, pendant des générations ils ont essayé de faire de nous un appendice dévalorisé de la culture russe. Mais ils n’ont pas réussi. Nous avons survécu, nous avons gagné notre indépendance et nous avons commencé à nous unir autour de l’idée ukrainienne, à forger notre société malgré l’adversité. Devant nous s’ouvrait la voie de l’unité politique et d’une croissance économique lente mais irrépressible. Mais cela, à l’évidence, était inacceptable pour la Russie; le Kremlin savait très bien que notre départ définitif de l’orbite russe, en aspirant à devenir un état européen à par entière, équivaudrait à la mort de l’empire russe. » (P. 139)
  • « Son objectif ? Détruire tout ce que j’ai énuméré plus haut. Anéantir non seulement le «rêve ukrainien» mais aussi annihiler à la fois l’«Ukrainien» et l’idée même de «rêve». Voler le blé, troubler la quiétude, massacrer les enfants. » (P. 212)
  • « C’est donc toujours à l’aune de leurs montagnes natales que pensent les montagnards » (P. 237)
  • « Pourquoi les mouvements de population, lors des guerres et des grandes catastrophes, se font-ils pour l’essentiel d’est en ouest? Pourquoi en URSS, l’Ouest était-il considéré à la fois comme une menace pour le régime et comme un rêve pour le citoyen ordinaire? Pourquoi, ces trente dernières années, la menace pour l’Ukraine est-elle toujours venue de l’Est » (P. 274)

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