
« La vierge noire était donc à la fois la Marie des Evangiles, la déesse Terre, l’Isis égyptienne, dans une vision religieuse initiatique et universelle du grand principe féminin de l’univers. »
Lire la suite: « Le Pape ami du Diable et autres histoires mystérieuses » – Jean AngladeLes boîtes à livres sont une mine de bonheurs…elles permettent avant tout au lecteur de fureter dans l’espoir d’une trouvaille….Et ce fut mon cas, il y a quelques mois déjà !
Comment ne pas être attiré par ce livre…plusieurs aimants se sont ligués pour me dire « Lis le, prends le »…le temps a fait le reste…il est resté sur ma table de lecture un peu plus d’un an. Je ne dois pas être le seul dans ce cas.
Il y a bien longtemps, dans les années 70, je découvrais Clermont-Ferrand pour mes études…Je pense bien connaître l’Auvergne,…j’y suis né, j’y ai passé plus de 20 ans de jeunesse. J’aime ses paysages et ses hommes…mes ancètres y dorment de leur dernier sommeil.
Et cerise sur la gâteau, j’y ai croisé Jean Anglade pour un après midi de causerie, à l’initiative d’un collègue étudiant dont il était voisin…Je ne connaissais pas cet auteur, cet homme. Cet amoureux de l’Auvergne et de ses hommes…
Invité par un camarade qui l’avait comme voisin, il nous avait parlé pendant tout un après-midi des racines que nous devrions conserver, de cette identité qui nous colle à la peau, identité qui nous a forgé, qui nous accompagnerait toute notre vie, nous jeunes étudiants aux dents longues, prêts ou en tout cas programmés pour conquérir le monde.
Oui, certaines « écoles supérieures »….c’étaient deux mots inscrits dans le nom de cette école du Boulevard Trudaine…qui avait cette ambition.
Un après-midi de formation à l’Homme, aux traditions, à la boue qui colle aux souliers de tout homme, à nos racines, et ceci quel que soit notre lieu de naissance, nos premières années, à ces racines dont on ne se sépare pas.
Aussi ce fut une surprise de trouver ce titre dans cette boite à livres….bien loin de l’Auvergne !!
Un livre qui m’a replongé dans ma jeunesse, dans cette simplicité de vie, dans ces traditions, ces paysages, ces hommes….et dans cette culture, dans les origines de cette culture, les vierges noires, ces églises romanes, ces puys, ses étangs ces monts et ce climat…surtout en étant accompagné par ses hommes taiseux, durs au mal, attachés à leurs traditions. Un livre mettant en scène un loup Garou… »La bête du Gévaudan » : « Elle avait le don de se trouver partout à la fois ! Il fallait que ce soit une créature du diable » (P. 87)
Oui, un livre très documenté – six pages d’annexes faisant référence aux lieux, aux personnages évoqués des moins illustres aux plus grands comme Blaise Pascal…un livre qui, son titre est là pour le rappeler, évoque toute l’importance de la religion, de ses églises romanes, de la rudesse et la droiture de ses hommes exigeants.
Une bonne surprise
Club le Grand Livre du mois – 2000 – 185 pages
Lien vers la présentation de Jean Anglade
Quelques lignes
« Les pontifes de l’archéologie officielle n’admettent pas longtemps de se voir supplanter par d’obscures amateurs. » (P. 15)
» Comment des briques si légèrement cuites ont-elles pu résister huit millénaires à la circulation des eaux souterraines fort abondantes dans le site » (P. 17)
» On ne sait toujours pas avec certitude où situer l’ancienne Gergovia. « » » (P. 30)
« « » En fait, dès l’époque du néolithique, tous les sommets et plateaux de la région furent habités. Il ne nous reste qu’à installer Gergovia dans notre cœur. » (P. 33)
« En Auvergne, le Moyen Âge c’était hier, dans le travail, le vêtement, l’habitation, les coutumes, les plaisirs. Seules les plaies se sont perdues en cours de route : famines, épidémies, brigandages, loups à quatre pattes ou bien à deux. Encore que…. » (P. 36)
» ….on, sait que le mots arabes entrés dans notre langue commencent par la syllabe al : je vais vous parler de l’alcool, de l ‘alambic, de l’alcali et de l’algèbre. Je sous parlerai ensuite de l’almanach. » (P. 40)
» …les arabes ont reçu notre système décimal de l’Inde et se sont contentés de nous le transmettre. » (P. 41)
« La vierge noire était donc à la fois la Marie des Evangiles, la déesse Terre, l’Isis égyptienne, dans une vision religieuse initiatique et universelle du grand principe féminin de l’univers. » (P. 59)
« Les cultes sont comme les clous, l’un chasse l’autre » (P. 63)
« Blaise Pascal à Clermont, c’est comme Marius à Marseille : tout le monde le connaît sans l’avoir jamais vu. »(P. 74)
» Sa taille est plus haute que celle d’un grand loup. Elle est friande du sang,, des tétons, et de la tête. […] Elle s’attaque de préférence aux femmes, aux jeunes filles, aux enfants ; qu’elle les étrangle, leur dévore le cou et la gorge ; qu’elle enfouit même quelque fois le reste du corps dans la terre, comme si elle voulait se ménager des réserves pour la saison froide. » (P. 87)



