« Une nuit, Markovitch » – Ayelet Gundar-Goshen

Une nuit, MarkovitchZeev et Yaacov sont bien heureux d’échapper au couteau et la vengeance du boucher dont ils ont séduit la femme…ils sont trois, dorénavant, à connaître les grains de beauté de Rachel…
Yaacov, tellement anonyme et discret, est un passeur d’armes, Zeev quant à lui est reconnaissable entre mille du fait de son gabarit et de sa légendaire moustache. Ils font partie d’une groupe de vingt jeunes hommes envoyés en Europe, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, afin d’épouser des jeunes filles juives et de revenir avec elles en Israël. A leur retour elles retrouveront la liberté, le rabbin prononcera les divorces, les hommes retrouveront leurs belles 

Tout est prévu d’avance, le seul grain de sable viendra de Yaacov qui aura pour épouse la plus belle femme qu’il ait jamais vue, Bella, dont il tombera amoureux, un amour pas du tout partagé, une belle femme dont il refusera de divorcer… 
Début d’un roman d’amour, d’amours et de haine
J’étais perplexe quant à la réalité historique du scénario de départ, mais après tout pourquoi pas? Nombreux sont les romans qui ont pris la Shoah et la Deuxième Guerre mondiale pour trame de départ et qui ne sont nullement des livres d’Histoire
Ce rappel à l’Histoire reste cependant très vague, à mes yeux, et seulement effleuré tout au long du roman. La création de l’État d’Israël est vaguement évoquée comme le seront la guerre israélo-arabe de 1948, les Kibboutz, et la vie en général dans ce pays naissant..Des petits faits sont mentionnés, comme les dortoirs collectifs des bébés, l’allocation des terres par l’Etat, le travail de la terre dans les Kibboutz, les commandos de soldats….
C’est bien dommage et je regrette que ce contexte historique, d’une part, culturel et religieux d’autre part n’ait pas été beaucoup plus développé. 
Il faut donc se contenter de découvrir cette histoire, ces histoires d’amours, ces naissances de gamins, ces pères qui ignorent leur paternité…et ceux qui ne le sont pas. Ce roman sera surtout articulé autour de la vie au quotidien de trois couples, ceux de Yaacov, de Zeev et du boucher
Ce roman reste malgré tout un roman divertissant qu’on lira essentiellement pour le plaisir, mais certainement pas avec l’arrière pensée principale d’apprendre.
Cette lecture plaisir ne manque pas, en effet, de piquant, de retournements de situations, de surprises, de sensualité et après tout, n’est-ce pas aussi ce qu’on attend de nos lectures.
Satisfaction partielle donc pour ce roman, du fait uniquement de mes exigences et de mes attentes personnelles et découverte aussi, grâce à Babelio et aux Presses de la Cité de cette jeune auteure qui promet.

Je les en remercie


Qui est  Ayelet Gundar-Goshen


Quelques extraits
  • « Le représentant local du réseau exposa les détails de l’opération : au cours des six jours qui s’étaient écoulés depuis l’arrivée du bateau, il avait réussi à soudoyer presque tout ce que la ville comptait de fonctionnaires. Le lendemain matin avec un peu de chance, les combattants eretz-israéliens, épouseraient les demoiselles européennes ; le surlendemain, avec beaucoup de chance, les couples embarqueraient pour la Palestine ; une fois à destination, ils auraient tôt fait d’aller annuler les mariages. » (P. 74)
  • « Le contraire de l’amour n’est ni la haine, ni l’invective, mais la sereine indifférence. » (P. 90)
  • « Un jour viendrait où ces deux héros seraient transformés en rues perpendiculaires de quelque carrefour très fréquenté. » (P. 91)
  • « L’air sévère, le moustachu lui avait appris que Yaacov Markovitch était reparti de Tel-Aviv sans avoir accordé le divorce à son épouse totalement fictive, mais absolument légitime. » (P. 112)
  • « Il alluma la poêle, persuadé que la pièce serait rapidement réchauffée. Il se trompait. Dès l’instant où Bella entra sous son toit, sa maison ne retrouva plus sa chaleur. » (P. 127)
  • « Cette terre que l’administration centrale lui avait allouée des années auparavant, n’était pas destinée aux déserteurs. En haut lieu, des gens miséricordieux l’avaient mise entre des mains sionistes. L’heure avait sonné, pour certaines de ces mains, de troquer la houe contre le fusil. » (P. 212)
  • « …en dépit de leur aspect ridicule, tous les obsédés – correctement manipulés – pouvaient former la meilleure d’élite que l’on puisse imaginer et à eux seuls ils seraient capables de se battre mieux qu’une armées toute entière. » (P. 221)
  • « Il est rare qu’un être humain qui n’a pas su vivre sache mourir. » (P. 242)
  • « S’il est facile de mourir d’amour, il est très difficile de ne vivre que d’amour et d’eau fraîche » (P. 302)

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