
Tom Sherbourne, soldat vétéran rescapé de l’armée australienne a connu en Europe tous les dangers de cette Première Guerre Mondiale…
Il a échappé à cette tuerie, à la boue, aux obus et aux balles.
De retour au pays, un mois après la fin de la guerre, il est recruté pour entretenir un phare sur Janus Rock, une île à 150 kilomètres de l’Australie, l’une de ces plus de 8 000 îles entourant ce continent aux antipodes de notre monde.
Son passé de vétéran a joué en sa faveur.
Seul sur ce bout de terre, il doit entretenir le phare en bon état de fonctionnement, l’allumer chaque soir, l’éteindre, tenir le registre d’entretien …
Ses seuls compagnons sur cette terre pelée et désolée, battue par les vents froids venus du sud…sont des moutons et des chèvres.
Trois mois sur la petite île, trois mois de repos en Australie.
Seul jusqu’au jour où, à l’occasion d’un repos, il fait connaissance d’Isabel qui accepte de le suivre et de vivre avec lui sur le caillou. Après leur mariage…là, seuls au monde, ils vivent,le grand amour…un amour dont malheureusement un seul enfant naîtra, une garçon de 30 centimètres mort-né.
Mais le ciel (ou le diable !) répond à ce manque, puisqu’un jour Tom trouve un bébé en pleurs dans un dinghy échoué sur l’île. Dans le bateau se trouve un homme mort impossible à identifier..
Isabel câline la petite fille et voudrait la garder…Après tout ce don du hasard et de la mer vient combler ce vide immense dans l’amour du couple.
Le corps de l’homme est enterré. Personne ne peut deviner que son dinghy a accosté à Janus Rock. Le registre n’en portera nulle mention. Lucy Violet vient de trouver de nouveaux parents qui la couvent d’attentions et d’amour.
Et à leur retour sur le continent, parents, voisins et amis, sont heureux de cette « naissance » qui confirme l’amour que Tom et Isabel se portent. L’enfant grandit, les mois de bonheur du couple se suivent.
Mais une autre femme sur le continent affronte seule le manque de son époux et de son bébé…une femme prête à tout pour savoir ce qui leur est arrivé. Tom et Isabel l’apprennent. Lucy a une mère qui vit dans l’espoir de son retour depuis quatre ans, une mère qui se meurt rongée par cette absence.
Et cette nouvelle tourne dorénavant en boucle dans leurs cerveaux.
Tom et Isabel ont des réactions totalement différentes exprimant toute l’ambiguïté et la dualité de l’âme humaine…
« …pour avoir un avenir quelconque, on doit abandonner tout espoir de jamais changer son passé. » (P. 505)
Éditions Stock (Livre de poche) – 2015 – Traduction par Anne Wick – Parution initiale en 2013 – 520 pages
Lien vers la présentation de Margot L.Stedman
Quelques lignes
- « C’est un luxe que de faire quelque chose qui n’a pas d’utilité pratique : le luxe de la civilisation. » (P. 62)
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« Vous savez aussi bien que moi qu’une femme mariée n’est pas responsable sur le plan criminel de ce que son mari l’oblige à faire. » (P. 337)
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« Et le Tom qu’elle aimait, le Tom qu’elle avait épousé, il s’était également perdu dans les brumes de la tromperie. Il s’était éloigné à un moment où elle avait relâché son attention : écrivant des lettres à une autre femme ; complotant pour lui enlever sa fille. » (P. 396)
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« Il suffit de pardonner une fois. Tandis que la rancune, il faut l’entretenir à longueur de journée, et recommencer tous les jours. » (P. 491)