Hommes des tempêtes – Frédéric Brunnquell



  • Ces marins vivent chaque année neuf mois sur l’océan, ils n’ont jamais vu les arbres en fleurs des printemps à terre, ils sont absents pour la naissance de leurs enfanfs, mais ils racontent la condition humaine, je goût es hommes pour l’ailleurs, le besoin de fierté, celui des rêves inaboutis, et l’obsession de la conquête qui se paie de tant de douleurs. » (P. 10)
  • « Je les comprends ces marins qui ont perdu la terre. Ils ont congédié la souffrance du déracinement pour choisir le large et à force d’embarquements, d’années passées en mer, les liens avec les leurs se sont distendus jusqu’à se dissoudre. Comment entretenir des relations amicales quand on ne viit pas ailleurs, mais nulle part? » (P. 55)
  • « Des engagés volontaires, des chasseurs, des mercenaires partis jouer pendant des mois leur vie dans l’espoir de tripler leur propre valeur marchande. » (P. 63)
  • « L’équipe de Joaquim a déroulé le chalut pour que le monstre ouvre entièrement sa gigantesque gueule de cent vingt mètres de large, sur quatre-vingt-dix mètres de haut. le merlan, lui, ne mesure, de la queue à la machoire qu’à peine trente centimètres. Nous ne visons pas un  poisson mais un banc de poissons, des centaines de milliers d’individus. » (P. 140)
  • « Cette nourriture sans âme, purement fonctionnelle, apporte à l’humanité sa part de protéines journalières.. Le lien entre notre existence sur les flots et ces batonnets est impossible à établir.Le surimi orange, maqiuillé au safran, aromatisé au goût de crabe, est un produit industriel intraçable. La chair du petit poisson , mixée fraîche puis déshydratée, colore nos assiettes, mais le merlan bleu reste indétectable. Micromesistius poutassou n’existera jamais dans l’imaginaire des consommateurs. C’est une matière première sans origine qui nourrit le corps des humains sans aucune référence à la nature. [….] Alors apprenez, consommateurs de surimis que derrière vos bâtonnets se tient au milieu de l’océan un bal tragique, où des oiseaux, des marins, des mécaniciens et un capitaine jouent leur survie face aux forces liquides d’une planète restée sauvage. » (P. 155)
  • « Les poissons indésirables, que les pêcheurs appellent avec dédain les «faux poissons», rejetés à l’eau à l’insu des régulateurs, sont la face cachée de la pêche et cette situation est  restée sans solution réaliste depuis toujours. Il y a plus de soixante dix ans, Anita Conti le dénonçait déjà. Elle regrettait dans ses livres qu’aucune nation du monde ne s’occupe des tonnes de faux poissons, ni des tonnes de déchets. De tous les poissons considérés comme inutiles, et balancés aux dalots. (P. 175)

2 réflexions sur “Hommes des tempêtes – Frédéric Brunnquell

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