« Le silence de la mer » – Vercors

Le silence de la merÉcrit en pleine guerre en 1941, par Vercors, nom de résistance et de plume de Jean Bruller Le Silence de la Mer est un huis clos entre 3 personnages, un homme et sa nièce habitant une ferme réquisitionnée et un jeune officier allemand, Werner Von Ebrennac, qui vit dans l’une des pièces de la maison.
Ce dernier est bien loin du cliché de l’envahisseur, il est humain, tolérant, lettré et cultivé. Un homme avec lequel on aurait plaisir à parler, un homme qu’on aimerait avoir comme proche, un homme sensible tolérant, pas du tout le nazi dominateur, un homme peu différent de la jeune femme et de son oncle, peu différent de chacun de nous

Oui, mais il est allemand….et occupant.
Alors l’homme et sa nièce ne peuvent qu’opposer un silence impassible (presque) en résistance à sa présence. Un silence qui amènera l’officier à les quitter.
Une petite histoire sur l’amitié, au sein de la grande l’Histoire.
Dans le même ouvrage : d’autres nouvelles « La marche à l’étoile » ou  « L’imprimerie de Verdun » moins connues mais aussi agréables et toutes écrites pendant la guerre ou quelques mois après


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Quelques extraits

  • « Il était parti quand, le lendemain, je descendis prendre ma tasse de lait matinale. Ma nièce avait préparé le déjeuner comme chaque jour. Elle me servit en silence. Nous bûmes en silence. Dehors luisait au travers de la brume un pâle soleil. Il me sembla qu’il faisait très froid ».
  • « J’appris ce jour là qu’une main peut, pour qui sait l’observer, refléter les émotions aussi bien qu’un visage, aussi bien et même mieux qu’un visage, car elle échappe davantage au contrôle de la volonté » 
  • « Je suis heureux d’avoir trouvé ici un vieil homme digne. Et une demoiselle silencieuse. Il faudra vaincre ce silence. Il faudra vaincre le silence de la France. Cela me plaît. « 
  • « Telle est la force de la passion, – telle en est la limite aussi et c’est pourquoi je ne l’aime pas. La passion est une terrible destructrice. Elle détruit dans la tête de qui la loge tout ce qui n’est pas son idée fixe. Elle fait une effroyable consommation d’impulsions et de concepts dont elle nourrit son insatiable cancer. Et quand, par fortune bonne ou mauvaise, elle vient à disparaître (comblée ou consumée), elle laisse dans la maison de qui l’a nourrie une vacance dévastée, et son hôte privé de désirs, – hormis la soif de devenir esclave de nouveau ».

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