
Un roman sur un aspect de l’esclavage non traité par la littérature. Plusieurs grands romans de Beloved à Racines ont décrit dans le détail la souffrance des esclaves. Celui-ci nous fait vivre la vie de ceux qu’on oublie : ceux qui sont restés dans l’incertitude de l’attente, dans l’angoisse de la disparition, l’angoisse des mères, les superstitions et croyances dues à la culture africaine, les luttes d’influence au sein du clan, les guerres tribales et la recherche de la suprématie par les armes, les interrogations face à ces grands bateaux. Un roman qui, aussi, montre du doigt la part de responsabilité de l’Afrique dans l’esclavage, la part de responsabilité de certaines tribus, ayant tout à gagner en vendant aux trafiquants les hommes, les femmes et enfants des clans voisins
Quelques information sur Léonora Miano
Quelques extraits
« Leur douleur sera contenue en un lieu clairement circonscrit, et ne se répandra pas dans tout le village. Nous avons fort à faire pour comprendre ce qui nous est arrivé puis reconstruire… « (P.12)
« Le rêve est un voyage en soi, hors de soi, dans la profondeur des choses et aux-delà » (P.15)
« Les morts sont constamment évoqués au sein de cette communauté. Les vivants font l’objet de commérages incessants, de louanges quelquefois. depuis le grand incendie, une nouvelle catégorie d’individus est apparue : celle de ceux qui ne sont ni vivants, ni morts. On ignore ce qu’ils sont devenus. On accepte de le vivre sans le savoir » (P.26)
Devise du clan: » je suis parce que nous sommes » (P.31)
« La communauté avait commencé à se morceler » ( p.64)
« Quiconque se badigeonne la face d’argile blanche communiqué avec l’autre monde (P.68)
« Il aurait fallu faire des sacrifices dès le lendemain de l’incendie. Les circonstances méritaient que l’on égorge quelques bêtes »(P.69)