« Les vies de papier » – Rabih Alameddine

Aaliya Saleh est une vieille dame de 72 ans habitant Beyrouth en guerre, une guerre civile qui connut déjà plus de 50 000 cessez-le-feu ! Une guerre et des dangers qu’elle dut affronter chaque fois qu’elle devait se rendre dans la librairie où elle travaille .

Elle a appris comme tous les beyrouthins à vivre avec cette peur : « Tout Beyrouthin d’un certain âge a appris qu’en sortant de chez lui pour une promenade il n’est jamais certain qu’il rentrera à la maison, non seulement parce que quelque chose peut lui arriver personnellement mais parce qu’il est possible que sa maison ait cessé d’exister..

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« Canada » – Richard Ford

CanadaLa vie presque banale d’un gamin de 15 ans, une vie bouleversée par le hold-up minable commis par ses parents. Un père ancien aviateur, mis à la porte de l’armée pour des magouilles, incapable de s’adapter à cette nouvelle vie, n’arrivant pas à trouver un travail, à joindre les deux bouts, obligé de se lancer dans des boulots pour lesquels il n’est pas fait, qu’il abandonne pour de nouvelles magouilles, en mentant  à sa famille, mensonges qui lui font croire à ses projets. Une mère juive, mariée trop tôt, parce qu’enceinte du jeune Dell, le narrateur et de sa sœur jumelle. Un couple qui ne se comprend pas, ne se parle pas, un père un peu fantasque, une mère « hostile au monde », souffrant d’un complexe de supériorité.

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« Écrire pour sauver une vie » – John Edgar Wideman

Écrire pour sauver une vieLes deux assassins d’Emmet Till, jeune gamin de quatorze ans sortiront libres du tribunal, libres, la cigarette au bec et hilares. Le jury du Mississipi composé exclusivement de blancs, a délibéré pendant une heure…une heure pendant laquelle les membres ont également mangé le repas qu’ils avaient demandé qu’on leur porte.  Emmet était un gamin noir venue de Chicago . Il  avait eu l’audace insolente de siffler une femme blanche. Emmet tillAlors il l’ont enlevé, tabassé à coups de poings, en lui écrabouillant le visage, tué d‘une balle dans la tête, et ont jeté à l’eau, « le corps mutilé avait été jeté dans les eaux de la Tallahatchie lesté d’un cylindre d’égreneuse à coton de trente-cinq kilos arrimé à son cou par du fil barbelé ».

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« La porte » – Magda Szabó

La porteLa narratrice, auteure, cherche à recruter une femme de ménage. Emerence Szeredás se présente…c’est une femme pas banale, gardienne dans plusieurs immeubles, qui avant d’accepter va demander des références à ce nouvel employeur, va se renseigner. Et ce n’est qu’après qu’elle donnera le montant de ses exigences salariale…. quand elle aura évalué ce que sera sa charge de travail. Vieille femme dont tous ignore l’âge, elle serait née au début du XXème siècle, elle a vu défiler les Allemands et les Russes..Emerence est une femme au caractère entier, volontaire, ne comptant pas sa peine, et surtout une femme qui donne son avis sur tout, et qui peut se fâcher lorsqu’elle est contrariée. Elle a des lubies, ramasse les objets cassés, jetés aux ordures, et leur donne une deuxième jeunesse dans l’appartement de ses employeurs. Gare à celle qui ne partagera pas ses goûts.

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« Purge » – Sofi Oksanen

PurgeUne vieille femme Aliide autrefois amoureuse du beau Hans, qui lui préféra sa sœur Ingel accueille en 1992 dans sa pauvre maison une jeune femme traquée et apeurée. Qui est cette jeune femme qui fuit des hommes qui veulent la tuer?
Les russes sont en train de quitter l’Estonie, qui progressivement retrouve son indépendance
A partir de cet évènement Sofi Oksanen construit un roman à tiroirs qui, au fur et à mesure que nous les ouvrons, nous font progressivement voyager au cours des époques, on avance, on revient en arrière, on passe de l’occupation allemande qu’on survole, à l’occupation russe, au stalinisme dans un premier temps mais aussi à la période Tchernobyl. On ouvre on ferme ses tiroirs, sans lassitude et sans se perdre jamais dans l’histoire, chaque tiroir ouvert nous permet d’avancer et de comprendre

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« La saison de l’ombre » – Léonora Miano

La saison de l'ombreDix jeunes d’une tribu africaine sub-saharienne, les Mulongo, et deux adultes disparaissent à la suite d’un grand incendie. Où sont ils? Tout le clan s’interroge, leurs mères ou épouses en pleurs sont écartées et ne participent plus à la vie du clan, « leur douleur sera contenue en un lieu clairement circonscrit et ne se répandra pas dans tout le village ». Elles doivent être purifiées afin de ne pas porter malheur au groupe : en effet, « après ce drame on n’a pas fait les sacrifices que les circonstances méritaient ». Les superstitions régissent la vie du clan.

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« Certaines n’avaient jamais vu la mer » – Julie Otsuka


Certaines n'avaient jamais vu la mer
Ceux ou celles qui chercheront dans ce livre un roman, avec des personnages identifiables, des héros mis en scène, seront déçus, ceux au contraire, amateurs d’Histoire, avec un grand H liront ce livre avec plaisirs et émotions et découvriront peut-être des faits inconnus . 
Julie Otsuka nous permet de suivre la vie de migrantes japonaises anonymes, véritables héroïnes de ce livre, depuis le bateau qui les transportait comme du bétail vers le beau mari dont elles portaient la photo sur le cœur et qu’elles idéalisaient, jusqu’à la « disparition », quelques années plus tard, de ces femmes et de leurs familles dans des camps de déportation, crées et gérés par les américains…

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