« La faiseuse d’anges » – Camilla Läckberg

La faiseuse d'anges
Un couple restaure une maison située sur l’île de Valö en Suède. Cette maison a un passé sordide : elle abritait un internat de garçons tenue par un couple qui a subitement disparu un samedi de Pâques 1974.  Seule une gamine de un an et demi, Ebba, fille du couple a été retrouvée, errant dans la maison, où la table du repas du soir était servie. La gamine a régulièrement reçu pour son anniversaire une carte signée « G ». Qui est « G »? 
Les cinq élèves de l’internat restés sur l’île pendant ce week-end tragique étaient partis à la pêche en bateau et avaient été, à l’époque, incapables de fournir des informations aux enquêteurs qui les interrogèrent. Depuis ils ont fait du chemin, un chemin différent pour chacun d’eux, politicien d’extrème-droite ou homme d’affaires corrompu, un troisième a pour projet de construire un musée à la mémoire des déportations juives, un autre est devenu tétraplégique en jouant avec le danger, le dernier a hérité du château familial en spoliant ses frères et sœurs .. .
Cette disparition n’a jamais été élucidée. 
Ebba est maintenant cette femme qui avec son mari Melker décape cette vieille maison qui fut celle de sa famille….
1908, autre époque. Une femme qui accueille des enfants en bas âge est décapitée, après avoir été jugée coupable du meurtre d’enfants en bas âge qu’elle gardait. Elle avait eu une fille, qui pour une nuit est devenue la maitresse d’Hermann Göring alors jeune aviateur. Un homme dont elle tombera follement amoureuse est qu’elle n’aura de cesse de retrouver.
Quel lien entre ces deux époques, entre ces femmes ?
On suit ces histoires en parallèle, un peu perdu par l’avalanche de noms et de personnes qui arrivent dans le roman, des policiers ou de leurs épouses, l’une d’entre elle, auteure menant sa propre enquête….on se demande un peu ce qu’elles viennent faire dans l’histoire puis progressivement les pièces du puzzle se mettent en place.
Camilla Läckberg a le don pour que le lecteur se sente parfois un peu perdu, pour compliquer les situations. Finalement celui-ci retombera sur ses pattes, prendra plaisir avec ce roman dans lequel l’intrigue est un peu tirée par les cheveux, dans laquelle les malheurs s’acharnent sur une gamine devenue femme.

Les amateurs du genre ne seront pas déçus


Quelques extraits
  • « Ils s’étaient imaginé pouvoir surmonter le deuil en se lançant dans les travaux de rénovation. Ni l’un ni l’autre n’était sûr que ce soit une très bonne idée, mais ils n’avaient pas beaucoup d’autres options. À part abandonner et se laisser lentement dépérir.
    Ebba fit danser le racloir sur la façade de la maison. La peinture s’enlevait facilement. Déjà sérieusement écaillée, il suffisait d’un petit coup de pouce pour qu’elle s’en aille. Le soleil brûlant de juillet la faisait transpirer, la sueur collait sa frange sur son front et son bras la faisait souffrir à force de répéter le même va-et-vient pour le troisième jour consécutif. Mais la douleur physique l’aidait à oublier la douleur dans son cœur, et elle l’accueillait avec gratitude.
    Elle se retourna et observa Melker qui sciait des planches sur le gazon devant la maison. Il dut sentir son regard, car il s’arrêta un instant, leva la tête et lui fit un petit signe de la main, comme à une connaissance qu’on salue en passant. Ebba sentit sa propre main faire le même geste maladroit. » (Début du roman – P. 7)
  • « Mieux vaut ne pas posséder plus que ton voisin, sinon, tu peux être sûr qu’on te dépouille de tout ce que tu as. » (P. 81)
  • « – Fjällbacka n’est pas seulement connu pour la brèche du Roi et Ingrid Bergman, expliqua Anna. Nous avons aussi l’honneur discutable d’être le berceau de la Faiseuse d’anges Helga Svensson, qui a été décapitée vers 1909, je crois. 
    – 1908, rectifia Erica.
    – Décapitée pour quel crime ? demanda Ebba, l’air confus. 
    – Elle avait assassiné des nourrissons et de jeunes enfants dont on lui avait confié la garde. Elle les noyait dans une bassine. Elle a été démasquée lorsqu’une des mères a changé d’avis et est revenue chercher son enfant. Elle a été prise de soupçons quand elle n’a pas trouvé son fils, alors qu’Helga avait parlé de lui dans des lettres pendant une année entière, et elle a alerté les autorités. » (P. 365-6)
  • « Se réjouir du malheur des autres, c’était valable pour tout le monde, qu’on doit riche ou pauvre. » (P. 441)
  • « Tôt ou tard, tout le monde devait répondre de ses actes. » (P. 502)

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