« 14 » – Jean Echenoz

14Un peu plus de 100 pages brèves et concises pour conter toute l’horreur de la guerre de 14-18 : Manque de préparation de l’armée, mobilisation et départ, attente sur le front, mensonges des gradés, combats, pistons, morts violentes, handicapés, fusillés pour l’exemple, profiteurs de guerre, …..
5 hommes, de toutes conditions, partis du même village vendéen réunis dans le même régiment sont touchés par cette guerre, qui reviendra? 
Une femme Blanche accouche d’un enfant, « né de père inconnu », attend le retour de deux d’entre eux…
Toute cette boucherie, ces seize millions de morts, tout ce drame en 100 et quelques pages .

A lire


Qui est Jean Echenoz


Quelques lignes
  • Comme tous les premiers arrivés, ils ont eu droit à un uniforme à leur taille alors qu’en fin de matinée le retard de Charles, toujours hautain et détaché, lui a d’abord valu une tenue mal ajustée. Mais vu qu’il protestait avec dédain, faisant arrogamment toute une histoire en excipant de son état de sous-directeur d’usine, on a réquisitionné sur d’autres -Bossis en l’occurrence ainsi que Padioleau- une capote et un pantalon rouge qui ont paru convenir au notable malgré son expression d’écœurement distant. » (P.16) 
  • « Vous reviendrez tous à la maison a notamment promis le capitaine en gonflant sa voix de toutes ses forces. Oui, nous reviendrons tous en Vendée. Un point essentiel cependant. Si quelques hommes meurent à la guerre, c’est faute d’hygiène. car ce ne sont pas les balles qui tuent, c’est la malpropreté qui est fatale et qu’il vous faut d’abord combattre. Donc lavez-vous, rasez-vous, peignez-vous et vous n’avez rien à craindre » (P.31)
  • « Dès lors il a bien fallu y aller : c’est là qu’on a vraiment compris qu’on devait se battre, monter en opération pour la première fois mais, jusqu’au premier impact de projectile près de lui, Anthime n’y a pas réellement cru. Quand il a été bien obligé d’y croire, tout ce qu’il portait sur lui est devenu très lourd : le sac, les armes, et même sa chevalière sur son auriculaire, pesant une tonne et n’empêchant nullement que s’éveillât encore, et plus vive que jamais, sa douleur au poignet. » (P.59) 
  • « Tout cela ayant déjà été décrit mille fois, peut-être n’est-il pas la peine de s’attarder encore sur cet opéra sordide et puant. Peut-être n’est-il d’ailleurs pas bien utile non plus, ni très pertinent, de comparer la guerre à un opéra, d’autant moins quand on n’aime pas tellement l’opéra, même si comme lui c’est grandiose, emphatique, excessif, plein de longueurs pénibles, comme lui cela fait beaucoup de bruit et souvent, à la longue, c’est assez ennuyeux. » (P.79) 

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