
L’ouvrage a pris pour titre, celui d’un poème, d’une femme portant un enfant, inquiète pour lui et son monde, alors que des tueurs assassinent lâchement et froidement des jeunes et moins jeunes venus faire la fête au Bataclan.
C’est un dialogue chargé de symboles entre deux femmes de deux âges, l’une pourrait être mère de l’autre, deux femmes qui pourraient se haïr et se combattre, l’une a des racines avec le Liban et le monde arabe, l’autre a des racines juives…elles chantent pourtant le même chant !
On le lit une fois, puis on y revient, certain d’avoir manqué quelque chose la première fois..cette deuxième lecture nous donne un nouveau plaisir…et on s’y replonge une autre fois…l’émotion est toujours présente et nouvelle. L’érotisme et la vie face à la folie humaine, face à la folie meurtrière de ceux qui apprennent à tuer aux enfants.
Je ne suis pas lecteur de poésie…Quand Babelio a proposé ce recueil de moins de 70 pages de texte, à l’occasion de l’opération Masse Critique, le titre proche de celui d’Imre Kertész (dans ma longue liste de livres à lire) m’a intrigué et donc attiré…Je ne le regrette pas
Un petit ouvrage à déguster lentement, sans modération.
Éditions Bruno Doucey – 2017 – 80 pages
Qui sont Caroline Boidé Brénaud et Vénus Khoury-Ghata
Pour découvrir
« Viens vite, amourPrécipite-toiLa mort s’est invité dans ton paysDes yeux fanatiques nous cherchentPour d’autres rafalesPour d’autres exécutions sommairesPour d’autres mises à sangViens nous rafraîchir de ta mise au monde,De ta féminité, de ta nudité, de ta libertéQu’elles s’érigent en loiQu’elles se dressent fièrementPermets que je m’appuie sur ton ventre bombéQue je puise au réservoir de ta joieQue nous séchions nos larmes sous les bombardements de tes cris de vieSous les battements de ta promesse (P. 48)