« Victor Hugo vient de mourir » – Judith Perrignon

Victor Hugo vient de mourirLe vieil homme était déjà reconnu de son vivant…

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.il habitait 50 Avenue Victor Hugo à Paris. Sa parole était écoutée, incontestée. Aussi quand il pris froid et s’enrhuma lors 

de l’enterrement de Ferdinand de Lesseps, la parisiens furent inquiets et se retrouvèrent devant son domicile. La nouvelle redoutée de tous, tomba le 22 mai 1885 : Victor Hugo venait de mourir. Il avait 83 ans. les parisiens se retrouvèrent sous ses fenêtres pour le pleurer.

Une mort pas comme les autres, un drame national, qui généra l’émotion de tout un peuple, et surtout des petites gens pour qui il était une voix importante.

Judith Perrignon nous raconte par le détail, en s’appuyant sur des textes de l’époque ces 11 jours qui s’écoulèrent avant l’inhumation. Il refusait les honneurs religieux, nombreux étaient pourtant, c’est l’époque qui le voulait, qu’une cérémonie religieuse eut lieu. A côté des curés d’autres voulaient aussi être présents, porter leurs drapeaux dans la foule, les socialistes voulaient défiler avec leur drapeau rouge, les anarchistes avec leurs drapeaux noirs. La police ne voulait voir ni les uns ni les autres…

Arc de triomphe

 

Quant aux curés, ils durent accepter que l’église Sainte Geneviève soit désacralisée, tout signe religieux fut ôté, de même que la croix du Panthéon. 

Victor Hugo fut transporté au Panthéon après que son catafalque ait été exposé sous l’Arc de Triomphe  sur lequel un immense voile noir était tendu.

11 jours de tristesse populaire, mais aussi de batailles, de négociations et de compromis, 11 jours sur les trottoirs avec les petites gens, 11 jours dans les cabinets ministériels ou dans les bureaux de la police, 11 jours qui s’achevèrent par une cérémonie au cours de laquelle deux millions de personnes, surtout des petites gens accompagnèrent le corbillard tout simple tiré par deux chevaux. Certains louèrent leurs fenêtres ou une marche sur un escabeau pose sur le trottoir. La ferveur populaire était déjà bonne à prendre.1200px-1er_juin_1885_-_Enterrement_Victor_Hugo

Un voyage dans le temps, dans les coulisses du pouvoir, dans la famille de l’écrivain et surtout, pour ceux qui en douteraient, un aperçu de l’estime d’un peuple pour cet homme, pour ce poète, pour cette voix qui les mettait à l’honneur.
Il fallu attendre 133 ans pour que Paris retrouve une même ferveur et connaisse cette même ferveur populaire…
Dans 100 ans, un sera sans doute toujours connu. Quant à l’autre ?

Tiens, il faut que je relise Victor Hugo !

Editions de l’Iconoclaste – 2015 – 246 pages

Quelques lignes
  • « Quant à Victor Hugo, il a déclaré ces jours-ci encore qu’il ne voulait être assisté pendant sa maladie par aucun prêtre d’aucun culte. Nous manquerions à tous nos devoirs si nous ne respections pas sa volonté ». » (P. 30)
  • « Les poètes, s’ils étaient de grands politiques, ne seraient pas de grands poètes, a dit quelqu’un tout à l’heure. C’est peut-être vrai, la grandeur politique s’est toujours mesurée au sens de la manœuvre et lui n’a jamais cherché que l’influence, pas le pouvoir » (P. 65)
  • « C’était le jour même, le sculpteur Dalou vint et fit un croquis, le peintre Bonnat accourut à la demande de Georges qui voulait qu’il le peigne maintenant, tant que l’air dans la chambre contenait encore le dernier soupir sorti de sa bouche entrouverte. Nadar fit sa photo du poète sur son lit le lendemain matin. Plus de dialogue, plus de commerce entre le modèle et l’artiste qui l’avait déjà photographié, plus cette présence massive du poète dont il fallait se débrouiller. La mort, juste elle.C’était le jour même, le sculpteur Dalou vint et fit un croquis, le peintre Bonnat accourut à la demande de Georges qui voulait qu’il le peigne maintenant, tant que l’air dans la chambre contenait encore le dernier soupir sorti de sa bouche entrouverte. Nadar fit sa photo du poète sur son lit le lendemain matin. Plus de dialogue, plus de commerce entre le modèle et l’artiste qui l’avait déjà photographié, plus cette présence massive du poète dont il fallait se débrouiller. La mort, juste elle. » (P. 184)
  • « Paris offre au poète le culte d’ordinaire dévolu aux despotes, aux empereurs et aux rois, il était le souverain des mots, de l’imaginaire. Il leur a inoculé un vaccin, un espoir, alors aussi dure soit la perte, le fond des cœurs semble tranquille. » (P. 200)

 

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