« Et si tu étais une abeille ? » – Didier Van Cauwelaert

Albert Einstein nous a prévenu :

« Le jour où l’abeille disparaîtra, l’homme n’aura plus que quatre années à vivre. » 

Par hasard, dans une petite librairie commercialisant les invendues des éditeurs j’ai déniché cette petite pépite, que je vais offrir à mon petit fils…oui, il est important d’informer les générations futures du rôle que tiennent ces insectes.  

Oh non ! ce n’est pas un livre ardu et technique et donc difficile à lire…

Non c’est avant tout un livre de photos, magnifiques, de dessins et de commentaires précis, qui page après page, image après image, nous fait entrer dans la ruche, nous explique en langage simple, destiné aux enfants et aux ados – mais ne sommes-nous pas tous de grands enfants -…. qui est l’abeille, quelle est l’histoire des relations entre l’Homme et les abeilles, le rôle de chaque abeille de la ruche au service de la collectivité, les différentes phases de la vie des abeilles, les différents métiers de l’abeille au cours de sa vie, la récolte du pollen, et la pollinisation des fleurs, comment se fabrique le miel, les amis et ennemis de l’abeille…

Et comment communiquent les abeilles entre elles au service de la collectivité..

Bref, un beau livre d’informations à la portés de chacun.

Parmi ces amis et ennemis des abeilles figure en bonne place l’Homme, certains d’entre nous la protègent, en prennent soin; mais d’autres avides au gain, les utilisent sans état d’âme afin de polliniser des cultures industrielles; les déplacent en camions ou en avions sur des centaines de kilomètres depuis les vergers de Californie, vers les orangers de Floride, puis vers les pommiers du Dakota.

Des exploitants prêts à payer le prix fort…des milliers de $ chaque mois une ruche, pour le travail qu’elle fourniront..

Triste monde qui a besoin d’elles mais qui se met en danger, car par leurs voyages incessants d’une fleur à l’autre, cette brave abeille répand les gènes de plantes OGM vers des plantes non OGM…destinées à sauver notre bio-diversité…elles la mettent inconsciemment en danger, au service de l’avidité des hommes. 

Nous avons des leçons à recevoir de ces insectes, des leçons d’efficacité, de modestie, d’entraide, de solidarité, de travail au service de l’intérêt collectif…des leçons de démocratie presque.

Et surtout elles nous apprennent ce qu’est l’effort – une notion qui a tendance à se perdre – et nous offrent, cerise sur le gâteau, des possibilité sur lesquelles les chercheurs se penchent de guérir certains cancers. 

Facile et agréable à lire, il faut le lire, l’offrir aux jeunes et moins jeunes.. Une beau cadeau accessible pour quelques €uro.

Pour ma part, depuis que je cultive un petit jardin j’ai décidé « d’exploiter » leurs compétences, et elles me le rendent au centuple…j’ai semé au milieu de mes légumes et je laisse fleurir des fleurs dont elle raffolent : les bourraches et phacélies notamment…..et ces demoiselles font leur petit tour sur ces fleurs, et le poursuivent sur mes fleurs de tomates, de haricots et de courgettes…une stratégie « Gagnant-Gagnant » qui m’offre de beaux légumes. 

Et pour attirer les demoiselles solitaires, j’ai même bâti un « hôtel à insectes »…Que certaines ont colonisé.

A méditer cette phrase d’Emmanuel Kant : “L’homme n’était pas destiné à faire partie d’un troupeau comme un animal domestique, mais d’une ruche comme les abeilles.”

Éditions Michel Lafon – 2018 – 126 pages


Lien vers la présentation de Didier Van Cauwelaert


Quelques lignes

  • « La ruche est l’un des endroits les plus propres qu’on puisse trouver sur terre. Pour éviter les maladies et les infections, tu tapisses même votre habitat avec une sorte de ciment que tu fabriques à partir de certains bourgeons : la propolis. C’est comme un antibiotique naturel, avec lequel les humains peuvent aussi se soigner. » (P. 48)
  • « Les ouvrières, donc, te choisissent comme reine en te «fabriquant» . Et c’est elles qui décideront, un jour, de la fin de ton règne. Quand tu deviens vieille et que tu commences à pondre moins, elles te programment par anticipation une couvée de remplaçantes. Au moment où celles-ci arrivent à maturité, tu dois, sous peine de mort, quitter la ruche. Non parce que tu ne peux plus pondre, mais parce que tu as trio pondu, et que tu es priée d’aller pondre ailleurs. Tu seras suivie dans tin exil par la moitié de la colonie. Cette scission, qu’on appelle essaimage, s’opère à l’issue d’une véritable journée de vote, où les ouvrières décident lesquelles vont partir, lesquelles vont rester. Cet extraordinaire moment de démocratie apparente, qui empêche la guerre des reines, permet aussi d’éviter la surpopulation. » (P. 83)
  • « Depuis longtemps, certains médecins disent que le venin des abeilles, qui fait assez mal quand elles nous piquent, a une propriété extraordinaire : il lutterait contre le cancer. Des chercheurs américains l’on prouvé en 2014, à l’université de l’Illinois. En injectant ce venin dans des cellules cancéreuses, ils on bloqué leur développement. En effet d’une manière qu’on ne s’explique pas encore, une des protéines de l’abeille, la mélittine, se greffe directement sur les cellules malades pour les tuer, sans aucun dommage pour les cellules saines. C’est un espoir extraordinaire dans le traitement des cancers -sans aucun dommage pour les cellules saines. Une fois encore, on peut dire merci à l’abeille. » (P. 120)

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