« L’empathie » – Antoine Renand

« On ne naît pas tueur ou violeur en série, on le devient, j’en suis persuadé…..

Et il faut compter quinze à vingt ans pour construire la personnalité de ce type de criminels. Une fois devenus actifs, effectivement ils ne développent plus de remords vis-à-vis de leurs victimes. Elles ne sont à leurs yeux que des objets destinés à assouvir leurs fantasmes. Leur seule véritable crainte est de se faire attraper. »

L’empathie est la capacité de ressentir les émotions, les sentiments, les expériences d’une autre personne ou de se mettre à sa place…et j’avoue que j’ai eu beaucoup d’empathie avec les personnes qui croisèrent Alpha…un type qui prend plaisir à torturer et à faire souffrir ceux qu’il croise…

Alpha est un jeune homme qui aime grimper sur les immeubles et pratiquer l’escalade en solo…il les gravit à mains nues et éprouve une fascination pour les fenêtres ouvertes…pas de chance pour les habitants dormant du sommeil des justes…..un jeune homme pratiquant le Keysi, technique de combat à main nues, sans armes ni accessoires, adaptée à des situations de combats rapprochés, voire très rapprochés

Alpha prend plaisir à tabasser violemment les hommes… et à violer les femmes.

Bref le genre de type avec lequel il est bien difficile d’avoir une quelconque empathie, d’autant plus que les exploits de ce sur-homme sont parfois assez peu crédibles, selon moi.  

La Poire, pour ses collègues ou Anthony Rauch, pour l’état-civil est le flic chargé de coincer cet homme, un flic au passé trouble..un ancien malade pour en neutraliser un autre…peut-être que lui seul pourra comprendre le cerveau détraqué d’Alpha…

Malgré tout ce qu’on apprend sur lui au fil des pages on parvient à apprécier Anthony, qui par ailleurs est fils d’une avocate renommée.

C’est sans doute cette forme de proximité, cette forme d’empathie avec Alpha qui lui permettra d’avancer.. et  de rencontrer quelques problèmes du fait de ses antécédents.

La violence est souvent présente, trop souvent à mon gré.. C’est dommage car le livre surprend par sa construction, par son scénario, par les personnages, dont l’auteur a travaillé leurs fonctionnement psychologique…et surtout leurs failles nées de leur passé .

Je reconnais sans aucune difficulté ce travail d’écriture, le scénario présenté, la description et le passé des personnages principaux et secondaires, cette violence a en partie gâché mon plaisir…mais cette violence est malgré tout nécessaire au scénario et à l’action.

On n’est pas  dans le monde des bisounours!

Bref…un sentiment mitigé à la suite de cette lecture. Je suis peut-être passé à coté….ou peut-être faudrait-il que je le relise un jour où mon esprit sera plus disponible…mais j’en ai tant d’autres à lire

Éditeur : Robert Laffont, collection: La bête noire – 2020 -446 pages


Lien vers la présentation d’Antoine Renand


Quelques lignes

  • Elle dit… avoir senti une présence dans la chambre, s’être redressée un peu et avoir cherché dans l’obscurité si elle voyait quelque chose, sans allumer sa lampe de chevet pour ne pas réveiller son mari. Là, elle a vu une silhouette, très grande nous a-t-elle dit, et immobile… d’un homme en noir qui se tenait en face d’eux. Alors elle a crié en réveillant son mari et aussitôt l’intrus a sauté sur lui et s’est mis à le cogner. Il a tout de suite pris le dessus, sans doute en partie grâce à l’effet de surprise, mais pas seulement, nous a dit la femme : il avait une force incroyable. « Phénoménale », c’est le mot qu’elle a utilisé. Il s’est acharné sur le mari, essentiellement sur son visage, et les fractures faciales proviennent de cette première salve de coups. » (P. 45)
  • « Si tu parles, nous aurons des problèmes et tout sera de ta faute. » (P. 215)
  • Si tous les agressés ne deviennent pas agresseurs, il est extrêmement rare qu’un tueur ou un violeur en série n’ait pas été lui-même victime de sévices pendant son enfance. Le Mal se copie, se reproduit. L’enfance est l’étape la plus fondamentale pour la construction de chaque être, et nul parmi les violeurs en série qu’il avait arrêtés n’avait échappé autrefois au rôle de martyr – peu importait le milieu social. » (P. 271)
     

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