
« Ils disent qu’ils ont besoin d’un professeur pour un petit groupe d’élèves.…. »
« Ils te logent même gratuitement! Imagine tout l’argent que tu pourras mettre de côté. […] Una avait considéré cette proposition comme une blague, mais peut-être, n’était-ce pas une si mauvaise idée »…
Surtout quand on a quelques difficultés financières!
Et voilà Una, partie au volant de sa petite voiture, sur des routes déglinguées, à l’autre bout de l’Islande vers ce petit village de dix âmes pour devenir institutrice de deux élèves. Là, elle logera, dans la maison trop grande pour cette femme seule qui mettra à sa disposition un petit appartement sous les combles.
Una désirée pour ses capacités, mais aussi pas tout à fait acceptée, toujours un peu intruse dans ce village, dans lequel elle enseigne à 2 gamines.
Alors le vin l’aide à vaincre cette solitude, l’aide à surmonter cette atmosphère un peu glauque, la nuit hivernale qui dure du matin au soir….et les rumeurs de fantôme squattant sa maison!
Le vin et le Campari qui peut-être troublent un peu son jugement et ses visions
Fantôme d’une gamine dont elle entend les chants.
Rares sont ceux qui l’accueillent à bras ouverts; seul un homme et sa logeuse lui témoignent un peu de sympathie.
Puis un homme frappe aux vitres pour demander du secours…et disparaît dans la nuit noire! rares sont ceux qui l’ont vu, et qui en parlent…un peu comme si un secret commun unissait ces dix habitants, enfants compris.
Une disparition comme savent les organiser les âmes noires islandaises… Là-haut, pas besoin d’enterrer les cadavres qui dérangent, il suffit de les jeter du haut des falaises et la mer s’en chargera, ou de les déposer sur un champ de lave….
Ni vu ni connu! Jamais vu!
Le lecteur est comme Una, mal à l’aise, déboussolé par ces non-dit, par ces secrets qui unissent cette petite communauté, par ces taiseux, qui en feraient partir plus d’un.
Un polar sans flic pour mener l’enquête! Non, seulement cette atmosphère pesante, ces secrets qui unissent cette petite communauté, et la mort mystérieuse d’une gamine, l’une des 2 élèves d’Una, lors de la veillée de Noël….mort s’ajoutant à la disparition du visiteur et cette atmosphère lourde, noire…ce froid ….ces taiseux et ces non-dits!
Je ne connaissais pas Ragnar Jónasson.
Babelio et l’opération Masse Critique m’ont permis cette découverte.
Un grand merci à tous ceux qui m’ont offert ce voyage vers cette Islande fascinante, vers ce froid et cette longue nuit.
Je vais, je l’espère reparler de cet auteur qui ne m’a pas totalement séduit malgré le final ! Déconcertant et surprenant!
Lien vers la présentation de Ragnar JÓNASSON
Quelques lignes
- « Quelle meilleure solution que de devenir enseignante dans un village si petit qu’il méritait à peine ce qualificatif? Dix âmes, pas plus. Comment une société de cette taille pouvait-elle fonctionner? » (P. 26)
- « Peut-être était-ce justement ce qui l’attendait : un lieu où le temps ne voulait plus rien dire, où le jour et l’heure n’avaient aucune importance, où les gens ne faisaient qu’un avec la nature. » (P. 34)
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« Elle éprouvait un terrible malaise dans ce village, dans cette maison en particulier. » (P. 53)
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« Deux hommes, deux pathétiques ratés, reposeraient bientôt à jamais dans un champ de lave. Et ils ne manqueraient pas à grand monde. » (P. 88)
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« Nous n’apprécions pas du tout votre ingérence, votre…curiosité. J’étais opposé à votre venue…. » (P. 263)
J’aime beaucoup cet auteur islandais mais n’ai pas lu son dernier livre .
Je te conseille d’en lire d’autres ( Snjor , Mork , Natt, Vik , la dame de Reykjavik….)