Un polar dans lequel « on se fait balader » par l’auteur, sans un moment de répit. Quand une solution semble apparaitre, quelques pages plus loin, elle est démontée. On a l’impression d’approcher de la réponse et non on repart sur une autre piste!

Monica infirmière intervenant au domicile d’un malade ayant fait une crise cardiaque remarque le patin à roulettes de sa sœur qui a été tuée, 3 ans plus tôt. Sur la poitrine de cet homme, une inscription « tue moi ». Sandra, jeune policière, enquête sur le décès suspect à ses yeux de son ami journaliste, tombé d’un immeuble désaffecté. Enfin, Marcus, amnésique suite à une balle tirée lors d’une intervention, se voit confier la mission de retrouver une jeune fille Lara qui a disparu. On ne sait pas trop au début qui est Marcus. Ils ne se connaissent pas. Trois affaires se déroulant dans la ville de Rome, non liées…en apparence. Les routes de nos personnages se croiseront. 

Les deux personnages principaux Sandra et Marcus arrivent par leurs déductions , à trouver des indices, à partir de détails invisibles que les autres enquêteurs n’ont pas remarqués. Leurs enquêtes les mènent dans les principaux monuments et chefs d’œuvres  romains, qu’il nous font découvrir. 

Mais, avec Donato Carrisi, les découvertes ne sont pas que des découvertes « touristiques », même si on approche le Vatican et ses églises, les musées, les tableaux de maîtres, les sociétés secrètes…. Comme pour « Le Chuchoteur« , on se dit « où va t-il chercher tout ça? » mais à la fin il nous confirme qu’il s’appuie sur des faits confirmés, sur des hommes ayant existé, sur ces tueurs en série, sur d’autres ayant exercé des fonctions officielles, et confidentielles appartenant à l’Histoire parfois complexe de l’Église, par exemple. 

J’avais apprécié « Le Chuchoteur« , j’ai également pris beaucoup de plaisir avec ce polar complexe qu’est « Le tribunal des âmes ». Et le dénouement m’a beaucoup surpris

---

Lien vers la présentation de Donato Carrisi

---

Quelques lignes

• « – La religion catholique a érigé la confession en sacrement : les hommes racontent leurs péchés à un ministre du culte en échange de son pardon. Pourtant, parfois le péché est si grave qu »un simple prêtre ne peut accorder l’absolution. C’est le cas des péchés mortels, c’est-à-dire graves et accomplis en toute connaissance de cause. 
  
  – Comme l’homicide, par exemple.
  
  – Exactement. Dans ces cas-là, le prêtre consigne la confession et la transmet à une autorité supérieure : un collège de hauts prélats qui est appelé à Rome pour juger.
  
  – Un organe de jugement pour les péchés des hommes, résuma Sandra avec étonnement.
  
  – Le Tribunal des âmes.  » (P.237)

• On peut vivre avec un handicap , on ne peut pas vivre avec un doute  » (P.251)

• « Le silence sait être hostile. Si on n’apprend pas à la tenir à distance, il s’insinue dans la première faille de la relation, il la remplit et l’élargit. Avec le temps, il crée une distance sans qu’on s’en aperçoive  » (P.274)

• « Les pénitenciers ne devraient plus exister… après le concile de Vatican II, l’Église a dissous leur ordre. Dans les années 60, la Paenitenitiara Aposlostica a été réorganisée avec de nouvelles règles et de nouveaux responsables. Les archives des péchés ont été rendues secrètes . Les prêtres criminologues ont cessé leurs activités. Certains sont rentrés dans les rangs, d’autres se sont opposés et ont été suspendus « a divinis », les irréductibles ont été excommuniés (P.295)