Quand on est un gamin noir, vivant dans les années 80 dans le quartier, le ghetto de West-Baltimore, les seuls horizons qui s’offrent sont la drogue, les gangs, la violence, les flingues et la mort violente sur le bord d’un trottoir…les tentations sont grandes, on marche en permanence sur le fil du rasoir.
Dès les premières pages du livre, Coates témoigne de la violence qui règne dans ces quartiers : « À cette époque, Baltimore était la proie des factions, divisée en gangs qui prenait le nom de leur quartier. Ceux de Walbrook Junction régnaient en maîtres, jusqu’à ce qu’ils se heurtent à North et Pulaski, une bande de lâches sans vergogne, le genre à te mettre la honte devant ta meuf. Mais tout en haut trônait Murphy Homes. L’ampleur de leur scélératesse leur conférait une dimension mythique. Partout où ils passaient -la vieille ville, Shake and bake, le port -, il brisaient des genoux et pêtaient des tronches. Jusqu’aux confins les plus reculés, on entendait résonner leur nom : Murphy Homes cassait du négro à coups de pistolet de pompe à essence. Murphy Homes lacérait les dos et versait du sel dans les plaies. Murphy Homes se téléportait en un clin d’oeil, volait à dos de chauve-souris, accomplissait des rites macabres au sommet de Druid Hill. »
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