On parle souvent de l'enchantement des livres. On ne dit pas assez qu'il est double. Il y a l'enchantement de les lire et il y a celui d'en parler. (Amin Maalouf – Les désorientés)
Difficile communication entre une mère et son fils. L’amour les rassemble, mais ces mots d’amour ne sont jamais dit, et tant de choses les séparent : elle aimerait qu’il se marie avec une musulmane, qu’il ait une vie conforme à la culture dans laquelle elle l’a élevé, mais il est homosexuel. Il est intellectuel, mais elle ne sait pas lire. Ils parlent, mais ne se parlent pas, s’entendent mais ne s’écoutent pas. Un dialogue impossible entre eux deux : « Ma mère me dit« …. »Je lui dis« . Alors pour essayer de créer ce dialogue, et d’instaurer un début de communication, il lui lit « Le livre de ma mère » d’Albert Cohen, le livre d’un auteur juif lu à une femme musulmane :« Je me dis que ma mère pourrait trouver une phrase chez la mère d’Albert Cohen, et qu’elle comprendrait enfin ».