Il aurait tout pour être heureux : une maman qui aime les enfants, un papa complice…Oui, mais il y a Robert un autre gamin que sa maman a accueilli, un gamin dont il devient jaloux, il a quelques années de plus que lui, il peut passer devant dans la voiture…un gamin avec lequel sa mère se comporte comme si c’était son gamin, auquel elle porte une attention particulière : ils sont « famille d’accueil » et reçoivent des enfants placés par les services sociaux. Alors le gamin se sent rejeté…il se définit comme le «Le Petit Tout-Seulitaire» : il pisse encore au lit à 8 ans
Puis l’adulte de 28 ans prend la parole, un adulte tourmenté, mal dans sa peau, qui ne se « trouve toujours pas assez bien », éprouvant des difficultés pour tisser des liens avec les autres adultes, un peu mythomane…au fil des pages les époques se télescopent, on passe du coq à l’âne. Le regard et les bêtises de l’enfant qui cherche à attirer l’attention de sa mère, un gamin incapable de réfléchir aux conséquences de ses actes, alternent avec les délires de l’adulte éprouvant des difficultés pour tisser des liens avec les autres, maladroit avec les filles, incapable de s’engager, fuyant des relations et un bonheur possibles..un fils garde-malade qui a accompagné le cancer de sa mère. Mais on n’est jamais perdu.


Face à une malle remplie de courriers familiaux divers Amin Maalouf écrira : « Moi qui étais venu chercher en ce lieu une clé pour ma porte, je voyais de dresser devant moi mille portes sans clés. Que faire de cet amas de vieux papiers ? Je ne pourrai jamais rien écrire à partir de cela ! Et, ce qui est pire : tant que ces reliques encombreront ma route, je n’écrirai rien d’autre non plus. ».