ès avoir été journaliste à la Voix du Nord, Marcel Frémaux est devenu biographe familial. ‘Toute vie mérite d’être racontée’, disent ses publicités, et c’est pour cela que ses clients se confient à lui. Il a perdu son père ancien résistant et à l’issue de son enterrement où seules étaient présents « Neuf personnes et 3 drapeaux », il est contacté par une femme, présente à l’enterrement, qui souhaite lui commander l’écriture d’un livre retraçant les exploits de son père lui aussi ancien résistant.Mais Marcel Frémaux, faute d’avoir pu discuter avec son père décédé, va en vrai journaliste, essayer de comprendre l’histoire paternelle en interrogeant, un peu comme un flic parfois, ce vieil homme qui aurait pu croiser son père . Pour comprendre, et retracer au mieux ce passé de résistant, il va vérifier les exploits de ce ancien résistant…. et alors…. !!!
Extrait
« Il avait deux enfants, mais j’ai cru longtemps qu’il n’en avait qu’un. Lucas était son grand, son préféré, son fils. Dix ans de différence entre nous et tout un monde aussi. Il parlais à Lucas, il jouait avec moi. A Lucas il enseignait la vie, Il me faisait des ombres sur le mur en joignant les deux mains. Je lisais sur ses lèvres. Lucas lisait dans ses yeux. Mon père lui a parlé de sa résistance…. A mon frère, il a parlé du convoi du 27 avril 1944. Des six chiffres tatoués sur son avant-bras gauche. Il a raconté son retour, seul. Les drapeaux fanés qui l’avaient assailli. Son réseau sans honneurs, sans hommages, sans rien. La guerre redevenue paix, les prisonniers errants, les soldats jetés aux civils par milliers. Les douleurs qui glacent, les bravoures qui ennuient, les désarrois qui agacent aussi. Son retour de camp, c’était cela. Des résistants en trop, des déportés en plus, une humanité barbelée dont on n’a su que faire. » (P.17)

