Journal d’un résistant, d’un empêcheur de tourner en rond et d’assassiner en silence.
Ben Du Toit est un professeur blanc, qui a contrairement à beaucoup de blancs dans cette Afrique du Sud de la fin des années 1970, des amis noirs dont Gordon, un balayeur de son école.. Ben confie des documents confidentiels
à son ami, narrateur en lui demandant d’en faire bon usage s’il lui arrivait quelque chose….
Jonathan fils de son ami Gordon manifeste comme beaucoup de gamins et d’ados à Soweto. La police tire au fusil sur ces gamins et Jonathan disparaît. Après plus d’un mois de recherches Gordon découvre que son fils aurait été blessé et soigné… torturé et enterré. Il mourra à son tour dans les geôles de la Section Spéciale de la Police…. Des méthodes d’élimination et de torture des opposants qui ressemblent beaucoup à celles de l’Allemagne nazie….et ça ce passait à la fin des années 1970….
Ben Du Toit, attaché à prouver la vérité sur la mort de son ami, réunira des documents des témoignages afin de prouver que le tribunal qui a confirmé les conditions de la mort de Gordon s’est trompé. Une recherche courageuse de la vérité….au sein d’un régime policier et répressif
Un roman bien sur, mais qui s’appuie sur des cas réels…il m’a rappelé par bien des points ce film admirable « Cry Freedom » ou « Le Cri de la liberté » réalisé par Richard Attenborough et sorti en 1987, film qui retrace le meurtre de Steve Biko, jeune homme noir et l’enquête entreprise par Donald Woods journaliste.
Certes l’Afrique du Sud actuelle n’est plus celle qui est décrite dans ce livre, Mandela est passé par là, l’apartheid a été aboli, mais la pauvreté de nombreux bidonvilles n’a pas encore été vaincue, des émeutes récentes le confirment
Un roman qui, en 1979 a dérangé le pouvoir Sud africain qui en interdit la publication en Afrique du Sud!!! Mais dans le même temps, il recevait le « Prix Médicis étranger » en France …
Ne vous privez pas de ce plaisir!
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Extraits
- « J’ai le sentiment que chaque homme possède en lui quelque chose que personne d’autre ne peut faire. Alors c’est une question de découverte. Certains le découvrent très tôt, d’autres mettent un temps fou. D’autres encore apprennent la patience et se préparent pour le jour où, brusquement, ils le reconnaîtront. Comme un comédien qui attend le rôle de sa vie. » (P. 42)
- « Vous ne pouvez pas espérer vous battre pour la justice, si vous ne connaissez pas très bien l’injustice. Vous devez d’abord apprendre à connaître votre ennemi » (P. 154)
- « Le gouvernement manipule l’électorat comme si c’était un âne. Une carotte devant et un coup de pied dans le derrière. La carotte c’est l’apartheid, le dogme, la grande abstraction. Le coup de pied c’est simplement la peur. Le péril noir, le péril rouge, quel que soit le nom que voulez lui donner. » (P. 230)
« Il n’existe que deux espèces de folies contre lesquelles on doit se me protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire » (P. 299)
« Une fois dans sa vie, juste une fois, on devrait avoir suffisamment la foi en quelque chose pour tout risquer pour ce quelque chose » (P. 329)