« La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » – Philippe Delerm

Un tout petit livre qui m’est « tombé dans les mains », et que j’ai commandé alors que j’en recherchais un autre sur un site de vente de livres d’occasion qui fait mon  mon bonheur de lecteur : https://www.recyclivre.com/…un site qui me permet de fouiner, de découvrir des pépites anciennes ou nouvelles, pas chères et accessoirement d’aider une association et de financer la plantation d’arbres…des petits bonheurs personnels.

Chacun trouve son bonheur comme il peut, petit ou grand !

Philippe Delerm est, lui aussi, un homme heureux qui trouve son petit bonheur dans des petites choses toutes simples, des petites riens du quotidien..: Un couteau dans la poche, écosser des petits pois, le croissant chaud….

34 petits textes, 34 petits plaisirs  de 2 à 3 pages, dans lesquels on se reconnait très souvent … »tiens c’est vrai », ou « comme c’est bien observé »…

Des petites gourmandises, des petits loukoums qu’on déguste à petites gorgées, un par-ci, un par-là, dans l’ordre ou le désordre, dans le bus qui vous transporte chaque matin, entre deux stations de métro, chez le docteur, en attendant son gamin à la sortie de l’école…ou ailleurs….quand on a quelques minutes seulement, devant soi à passer un livre en main.

Je ne me suis pas reconnu dans certains des petits bonheurs de Philippe Delerm, mais qu’importe…chacun trouve son bonheur comme il peut. On n’a pas le droit de juger du bonheur des autres…L’essentiel n’est-il pas que chacun trouve plusieurs fois par jour l’occasion d’avoir « la banane »…Ne nous arrive-t-il pas de dire « Tu devrais essayer » quand un ami ne va pas fort, quand il a le moral en berne…

Allez, hop on prend un petit café, on « se fait un ciné », on court une heure, on pédale comme un fou, on écoute une chanson de Vincent, le fils de Philippe, on va au jardin où on arrache trois herbes, on passe une heure à tailler ses rosiers…et on retrouve la fritte .

Le bonheur, tout le monde le cherche, cette quête du bonheur des uns fait le bonheur d’autres, qui proposent tout et n’importe quoi pour en faire du fric…mais le bonheur ne commence t-il pas par des petits riens gratuits auxquels on ne fait pas souvent pas attention….lire « La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » est sans doute une excellente façon de s’interroger sur ces petits riens personnels qui mis bout-à-bout font nos propres petits instants de  bonheur, même si ce n’est pas le Grand Bonheur.

En ce qui me concerne, j’ai lu le livre dans l’ordre et le désordre, certains textes plusieurs fois, sur la plage cet été. Le livre était niché dans le sac de plage entre les serviettes…et j’ai retrouvé du sable entre les pages…et ça je n’aime pas du tout…le sable entre les pages, écorner les pages, casser la couverture.

Mais qu’importe…cultivons d’abord ces petits riens qui nous permettent de se sentir mieux.


Présentation de Philippe Delerm


Quelques lignes

  • « Ça commence bien avant la gorge. Sur les lèvres déjà cet or mousseux, fraîcheur amplifiée par l’écume, puis lentement sur le palais bonheur tamisé d’amertume. » (P. 31) 
  • « Le chat noir de la maison lové sur les genoux, on se sent adopté. La vie ne bouge plus – elle s’est laissé inviter par surprise. » (P. 45)
  • « Toutes ces positions successives, ces essais, ces lassitudes, ces voluptés irrégulières, c’est la lecture sur la plage. On a la sensation de lire avec le corps. » (P. 47)
  • « Au cinéma, on ne se découvre pas. On sort pour se cacher, pour se blottir, pour s’enfoncer. On est au fond de la piscine, et dans le bleu tout peut venir de cette fausse scène sans profondeur, abolie par l’écran. » (P. 56)
  • « Mais le journal que l’on découvre au petit matin dans sa boîte aux lettres n’a pas la même fièvre. Il dit les nouvelles d’hier : ce faux présent semble venir d’une nuit de sommeil. Et puis les rubriques sages comptent davantage que le sensationnel. On lit la météo, et c’est d’une abstraction très douce : au lieu de guetter au-dehors les signes évidents de la journée, on les infuse du dedans, dans l’amertume sucrée du café. » (P. 71)
  • « Oui, c’est encore mieux l’hiver, quand les rues du village sont désertes. Le seul centre d’animation devient alors le bibliobus. Oh ! il n’y a pas foule, ce n’est pas le marché. Mais quand même, des silhouettes familières convergent vers le petit escalier malcommode qui permet d’accéder au camion. » (P. 75)

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