
Le soufflé est retombé…
J’avais été enchanté par mon voyage littéraire aux cotés de ces émigrants italiens débarquant à New-York, il y a un peu plus d’un siècle, enchanté par l’atmosphère de ma précédente lecture de l’auteur :
Aussi je m’attendais à retrouver ce bonheur promis par le bandeau « le Dickens italien ».
Et je fus déçu.
Certes le lecteur voyage dans le temps, mais je n’ai pas été bousculé par ces combats, par ces meurtres, par ces trahisons, par ce petit prince au sang bleu Marcus qui voit sa famille massacrée par Ojsternig, seigneur sanguinaire, décorant son territoire de gibets toujours garnis.
Les méchants restent des méchants, les bons subissent leur haine et leur violence.
Le roman pourrait se passer n’importe où….il se déroule dans le royaume de Saxe, il fournirait le scénario d’un film du dimanche soir, bien qu’interdit aux moins de 12 ans du fait de sa violence et de l’hémoglobine. Certes il y a l’amour entre la gamine qui grandira et notre jeune prince, les fracas assourdissant des chevaux de guerre menés par des troupes de bandits armés d’épées, les bons d’un côté et les méchants de l’autre, les traîtres, les intrigues et retournements de situations….toutes les ficelles et stéréotypes pour faire un film de cape et d’épée….dont on voit arriver la fin dès les premières images
Bref, j’ai passé un moment de lecture qui m’a permis de faire passer quelques heures de confinement.
Certes le roman est bien écrit, et Luca Di Fulvio sait manier l’intrigue et la félonie, et imaginer une époque, mais, je n’ai pas été bousculé.
Toutefois, j’espère reparler de cet auteur
Éditeur : Slatkine & Cie (Pocket) – 2019 – Traduction : Françoise Brun – Parution initiale en 2015 – 830 pages
Lien vers la présentation de Luca Di Fulvio
Quelques lignes
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« À partir de maintenant, tu as deux routes devant toi. Tu peux maudire le mauvais sort qui t’a enlevé tes parents, ton royaume, ta richesse, tout ce que tu avais… ou tu peux remercier la chance d’être vivant. » (P. 64)
- « Mais un homme doit pouvoir chercher du travail. Il doit pouvoir nourrir ses enfants et sa femme. Sans être enchaîné à un seigneur qui l’entraîne à la ruine juste par orgueil, et qui ne s’aperçoit même pas de sa misérable et insignifiante existence. » (P. 487)
- « Ils ont trouvé une raison de vivre. Peut-être qu’au fond, c’est ça la liberté. Avoir une raison de vivre. Qui je suis pour leur refuser ça ? Tu comprends ? » (P. 488)
- « Un guerrier est fait de tous les guerriers qu’il a battus. » (P. 501)
- « Les gibets se multipliaient. On coupait la main aux voleurs, la langue aux menteurs, on émasculait les violeurs. Les prostituées se vendaient pour deux verres de mauvais vin. Les prêtres passaient sans prêter attention à ceux qui copulaient dans la rue, contre un mur, à la va-vite, comme des animaux. » (P. 575)
en tout point d’accord avec toi .