« On a écrit des livres après le goulag, après Hiroshima, après Auschwitz, Mauthausen. Peut-on écrire après Sarajevo? Pour décrire cette destruction qui relève de l’irréel, pour évoquer la caractère lumineux et sacré du sacrifice des victimes? Comme on le sait, comme on l’a répété depuis longtemps, le poète est inéluctablement parmi les hommes, afin de parler de l’amour et de la politique, de la solitude et du sang qui coule, de l’angoisse et de la mort, de la mer et des vents. Pour écrire après une guerre, il faut croire en la littérature. Croire que l’écriture peut remettre en branle des mécanismes qu’on a mis au rebut lors du recours aux armes. Qu’elle peut ramener l’horreur, incompréhensible et inexplicable, à la mesure humaine. » (« Manuel d’Exil » – P. 105)
« Un stylo n’est qu’un symbole et rien d’autre devant les fusils et les canons. » (« Manuel d’Exil » – P. 106)
« C’est déplorable et révoltant, je réalise que la littérature est une courageuse sentinelle, une sorte de papier tournesol pour examiner le taux d’acidité et de folie dans ce bas monde. » (« Manuel d’Exil » – P. 126)