« Jésus et Tito » – Vélibor Čolić

jesus-et-titoUn gamin ordinaire de l’ancienne Yougoslavie aime le foot, papa, qui est juge aime le Maréchal Tito, et maman adore la Vierge Marie et son fiston Jésus….
Les copains du gamin l’ont surnommé Le Ver de Terre. Quant à eux, ils s’appellent Fido le Mouton, Vlado le Sauvage, Dzemo le Renard, Simo la Tripaille, Zdravko le Rat …Des gamins qui vient dans la rue, en groupe. L’histoire du gamin commence dans les années 70, Tito est le Maréchal à vie, le culte de la personnalité l’honore régulièrement, les écoles emmènent les gamins en pèlerinage dans sa maison natale : « Je ne comprends pas, mais je n’ose pas poser de questions : Il était pauvre quand il était gamin, notre Maréchal, mais comment se fait-il que sa maison soit si grande, si belle ? »

Lire la suite

Velibor ČOLIĆ

« On a écrit des livres après le goulag, après Hiroshima, après Auschwitz, Mauthausen. Peut-on écrire après Sarajevo? Pour décrire cette destruction qui relève de l’irréel, pour évoquer la caractère lumineux et sacré du sacrifice des victimes? Comme on le sait, comme on l’a répété depuis longtemps, le poète est inéluctablement parmi les hommes, afin de parler de l’amour et de la politique, de la solitude et du sang qui coule, de l’angoisse et de la mort, de la mer et des vents. Pour écrire après une guerre, il faut croire en la littérature.  Croire que l’écriture peut remettre en branle des mécanismes qu’on a mis au rebut lors du recours aux armes. Qu’elle peut ramener l’horreur, incompréhensible et inexplicable, à la mesure humaine. » (« Manuel d’Exil » – P. 105)
 
« Un stylo n’est qu’un symbole et rien d’autre devant les fusils et les canons. » (« Manuel d’Exil » – P. 106)
 
« C’est déplorable et révoltant, je réalise que la littérature est une courageuse sentinelle, une sorte de papier tournesol pour examiner le taux d’acidité et de folie dans ce bas monde. » (« Manuel d’Exil » – P. 126)

« Manuel d’Exil » – Velibor ČOLIĆ

manuel-dexilDéserteur de l’armée bosniaque, Vélibor ČOLIĆ, arrive en France. Il a 28 ans, il est écrivain dans son pays, mais réfugié en France. Il a bac + 5 en Bosnie, ici il n’est rien : « Aucune importance, ici tu commences une nouvelle vie. » lui dira la dame du centre d’accueil. Il est l’un de ces réfugiés, dont les médias, les politiques nous parlent régulièrement. Errant de foyer d’accueil en foyer d’accueil, de ville en ville en Europe. Avec dérision et lucidité il dit de lui : « Je sais que je ne représente plus rien pour personne. Je ne suis même plus un être humain. Je suis juste une ombre parmi les ombres. »

Lire la suite

« Ederlezi : Comédie pessimiste » – Velibor Čolić

Ederlezi - comédie pessimisteUn titre qui ne peut qu’intriguer, un mot inconnu dans la langue française, un auteur, dont je n’avais pas entendu parler, édité chez Gallimard, il n’en faut pas plus pour saisir un livre sur les étagères d’une bibliothèque…Quelques pages lues au hasard et immédiatement l’espoir de tenir entre les mains quelques heures de dépaysement, de découverte, d’humour et de gravité. 
Ederlezi, ou fête de la Saint Georges célèbre l’arrivée du printemps, du renouveau, du départ pour les Tziganes qui à cette date quittent leur villégiature hivernale, leur village Strehaïa, pour courir le monde..Ne le cherchez pas sur une carte….Un village qui au cours des périodes du  livre sera tantôt en Macédoine, tantôt en Yougoslavie, tantôt dans le royaume serbe. 

Lire la suite