
Il est issu de la Chine profonde, une Chine qu’il a du traverser, en train, à l’occasion de plusieurs jours de voyage pour rejoindre l’école militaire. Une école qu’il n’a pas quitté pendant ces sept ans qui lui a même appris à lire et à écrire….et à ne pas penser. Il est un de ces soldats élevés par le socialisme qui « leur avait donné une nouvelle vie, les avaient sauvés de la misère, du mépris, du destin auquel ils étaient condamnés. »
Deux êtres en totale opposition : une jeune fille rebelle, romantique qui rêve à une société plus libre, un jeune homme inflexible, habitué à recevoir des ordres et à obéir, ayant reçu uniquement son instruction militaire ! Ils vont se lancer dans une course poursuite…une opposition de deux personnalités, entre deux cultures, comparable à celle décrite dans « La Joueuse de go », la confrontation entre la liberté et l’oppression, entre l’ordre et la pensée…Tous deux ont cependant le même âge, ont été élevés par le pouvoir dans cette idéologie maoïste.
Elle lutte contre le régime, il lui obéit aveuglément.
Elle recherche le bonheur lutte pour ce bonheur, il ne se pose pas de question, mais, apprend progressivement à connaître la personnalité d’Ayamei à la lecture de quelques pages qu’elle a laissées chez ses parents…..
Une confrontation à distance, une traque, qui nous permettent d’en connaitre un peu plus sur cette Chine profonde, sur cette culture.
Un peu trop rapide, cependant…
Un petit roman sobre, pudique et troublant, couronné par le Goncourt du premier roman, qui annonce « La joueuse de Go » plus connu…
Un bon moment de lecture
Un peu trop rapide, cependant…
Un petit roman sobre, pudique et troublant, couronné par le Goncourt du premier roman, qui annonce « La joueuse de Go » plus connu…
Un bon moment de lecture
L’auteur Shan Sa
Quelques extraits
« Si les autres étudiants meurent et versent leur sang, pourquoi vivrais-je ?Moi qui les ai engagé dans le mouvement par mes discours et mes exhortations, qui les ai rassemblés sur la place de la Paix Céleste, et moi qui ai lancé l’idée de la grève de la faim, je dois mourir la première ! Et maintenant que fais-je ici ? Je fuis ! Je les abandonne au feu et aux chars. » (P. 14)
« Être un soldat, c’est être un homme dans la plénitude de sa puissance. Un soldat agit selon sa conviction et son idéal. Un soldat doit avoir un physique à toute épreuve, un esprit de fer et une volonté d’acier. Car sa tâche est sacrée : défendre son peuple et sa patrie. Il protège leur paix et leur bonheur. Il est prêt à donner son sang en cas de guerre. » (P. 24)
« La vie n’offre ni le bien, ni le mal. Le bonheur est un fruit qu’on cultive et récolte dans son âme. On ne peut pas le recevoir de l’extérieur » (P. 96)
« Dans la vie, au jour de la jeunesse,Quand on se quitte, on croit aisé de se revoirMais un jour, toi et moi, flétris par la vieillesse,Nous ne retrouverons plus nos adieux d’autrefois.Ne dis pas : « ce n’est qu’un beau jour. »Car demain pourrons nous le vivre à nouveau ?Dans nos rêves, ignorant le chemin qui nous unit,Comment nous consoler de nos regrets » (P. 130)
« La beauté est si fugace, qu’elle ne laisse pas de trace » (P. 139)
« Lorsque j’étais enfant, je vivais dans la lenteur et dans la permanence. Je rêvais des fêtes à venir. Une journée paraissait une année, et une année une éternité. Mais quand j’ai compris que le passé ne revenait jamais, le temps a commencé à s’envoler et la beauté et le bonheur sont devenus sources de regret. » (P. 139)