
« De treize à vingt-trois ans, j’ai été réprimée, condamnée à être une musulmane, une soumise, et emprisonnée sous le noir du voile. De treize à vingt-trois ans. Et je ne laisserai personne dire que ce furent les plus belles années de ma vie. »

« De treize à vingt-trois ans, j’ai été réprimée, condamnée à être une musulmane, une soumise, et emprisonnée sous le noir du voile. De treize à vingt-trois ans. Et je ne laisserai personne dire que ce furent les plus belles années de ma vie. »
Donya, jeune fille iranienne, n’a qu’un désir, celui de fuir le régie des mollahs, qui lui imposent le port du foulard, qui persécute tous ceux qui tentent de prendre quelques libertés avec leurs lois, avec leurs interdits. Une jeune fille de plus en plus rebelle au fil des pages, qui sera torturée à 12 ans, violée à vingt ans…
Je sors de cette lecture, un peu sonné, groggy, révolté….et toujours autant étonné par la variété des thèmes des livres de Chahdortt Djavann, et par la force de son écriture.
Rody, gamin américain de treize ans est arrêté et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, à la suite du crime de trois malfrats. Dure loi américaine qui ne fait pas cas de la jeunesse du condamné. Un gamin « pas comme les autres » qui aux yeux de son avocate est « réservé et doté d’une aptitude intellectuelle hors du commun pour son milieu ». Sa jeune avocate d’une trentaine d’années au moment du procès, va, à la suite de sa condamnation, le visiter chaque dimanche. Après quatre ans de rencontres hebdomadaires, elle lui propose d’écrire un livre sur lui, sur sa vie…et le jeune homme rétorque « ..mon histoire, c’est moi qui la connais, alors c’est moi qui vais la raconter et vous, vous l’écrivez »..un livre à quatre mains, « parce que avec vos mots d’avocate, vous êtes à coté de la plaque » .
Roxane Khân, jeune iranienne, née en 1975, arrive à 25 ans à Paris pour fuir le régime des mollahs. Elle ne connait pas notre langue, ni notre pays. Éblouie par cette liberté nouvelle, elle déambule toute la journée et achète finalement un vélo pour découvrir encore plus rapidement cette nouvelle vie, cette ville. Elle a laissé en Iran des dizaines de frères et sœurs, elle est bien incapable d’en dire le nombre, son père Pacha Khan avait tant de femmes qu’elle ne connait même pas sa mère ni toutes ses sœurs. 
Auteure française née en Iran en 1967
Elle se réfugia en France en 1993