« La vraie vie » – Adeline Dieudonné

La vraie vieDeuxième titre de cette jeune auteure…et surtout premier roman. Un roman dont le cadre est celui d’une famille comme il y en a sans doute des milliers.  La folie et la violence familiale sont les thèmes de ce roman, qui ne peut laisser indifférent, qui vous bousculera. Une claque !
Le cadre du roman n’est pas des plus folichons, loin de là…des maisons toutes identiques avec un jardinet autour, dans une banlieue. Les gamins jouent dans une casse de voitures proche du fond du jardin. Jardin où s’ébattent quelques chèvres miniatures, passions de la mère… une mère effacée que la gamine narratrice compare à une amibe.
La maison simple n’est pas banale :« À la maison, il y avait quatre chambres. La mienne, celle de mon petit frère Gilles, celle de mes parents, et celle des cadavres »…des cadavres qui sont, en fait, des trophées de chasse ramenés par le père qui les contemple, les caresse amoureusement, et surtout interdit qu’on les touche.

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« Bakhita » – Véronique Olmi

BakhitaLa gamine avait quand elle fut enlevée « cinq, six ou sept ans, comment savoir ? Elle est née en 1869. Peut être un peu avant. » Comment s’appelait-elle avant, elle ne s’en souviendra pas….mais le négrier qui la prit l’appela Bakhita  c’est à dire la « Chanceuse », une chanceuse qui sera bientôt incapable de dire où se trouve son village, et d’y retourner…
Son père était le frère du chef du village, et sa mère eut 11 enfants dont deux ont été enlevés, sans compter ceux qui sont morts dans l’enfance…banalité de l’Afrique, dans laquelle des hommes, des tribus gagnent de l’argent en enlevant les gamins et en les vendant comme esclaves. Non pas des esclaves qui partiront vers l’Amérique, mais des esclaves destinés à des maîtres africains, au Soudan, en Egypte….En effet, ce sont des africains qui furent responsables au XIXème siècle de la déportation, de l’esclavage d’autres africains…un fait culturel que Véronique Olmi nous rappelle..L’esclavage n’a pu exister que parce que des Africains l’organisaient.

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« Le dernier frère » – Nathacha Appanah

Le dernier frèreUn vieil homme de soixante-dix ans habitant l’ile Maurice, Raj, s’habille pour se rendre sur une tombe…il s’est réveillé à la suite d’un rêve : David un gamin se tenait appuyé au chambranle de la porte…
Il se rend dans un cimetière de tombes juives couvertes d’étoiles de David. D’autres souvenirs lui reviennent à l’esprit, violence de son père, perte de ses deux frères emportés par une crue d’orage…ce qui obligea ses parents à quitter leur ancien logement dévasté.
Par la suite le père violent fut embauché dans un camp dans lequel se trouvait des hommes et femmes maigres et des enfants dont David, jeune gamin juif hébergé dans un camp de réfugiés tenus par des soldats anglais.
Son père y exerçait des fonctions de garde-chiourme…

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« La septième fonction du langage » – Laurent Binet

La septième fonction du langageDécouverte de Laurent Binet, que je souhaitais lire depuis bien longtemps, découverte d’un lecteur comblé…découverte d’un livre aux multiples facettes 
Sur fond de pastiche de roman policier, Laurent Binet a écrit un livre érudit, déjanté et jubilatoire, divertissant, intelligent et drôle….qui a laissé parfois le lecteur que je suis face à son ignorance crasse… Lire la suite