
«Comment leur expliquer les lois abracadabrantes avec lesquelles se gouvernent les Arabes ?
En dehors de la complicité, ils connaissent seulement la soumission et la révolte aveugle, passant de l’une à l’autre lorsqu’on s’y attend le moins. Frères en religion, cousins par le sang, voisins dans la promiscuité, mais ennemis dans l’âme, ainsi sommes nous. » (P. 209-10)
Lire la suite: L’enfant fou de l’arbre creux – Boualem SansalDifficile, alors qu’il a fait et fait toujours l’objet, de temps en temps, de nos journaux d’actualité de passer à côté de cet auteur et de pas se pencher sur l’un de ses livres, de ne pas se saisir de l’un de ses titres, que je n’avais pas encore lu…et j’avoue bien humblement que je suis, en partie, passé sans doute à coté de ce livre que j’ai trouvé parfois assez confus ou répétitif dans certaines prises de positions. Voire parfois un peu « lourd » !
Ce livre aurait été, vraisemblablement, bien plus percutant, s’il avait été plus concis. Plus ciblé ! Avec moins de digressions.
Certes, il souhaite dénoncer, preuves à l’appui, ces régimes dangereux pour la liberté du fait de leurs interventions dictées uniquement par des prises de position, au nom uniquement de la religion !….ou des interprétations qui en sont faites par les hommes au pouvoir… !
Sans aucune possibilité de les amender, ou de les contredire, au risque de sa vie ou de sa liberté.
C’est tout à son honneur, et c’est pour cela que je l’apprécie ! Je gardais un excellent souvenir des autres titres de cet auteur. Il manifeste, par ses propos, un très fort courage politique…et un engagement indéniable au nom de la liberté de conscience de chacun.
Cependant, certaines digressions alourdissent son propos…et ont lassé parfois le lecteur que j’étais.
Malgré tout, il est indiscutablement l’un des auteurs que j’ai le plus lus et commentés sur mon blog, sans aucun doute parce que j’ai toujours admiré ses prises de position au nom de la liberté de conscience de chacun, .. par des cris d’alarme lancés non pas de l’extérieur….mais depuis l’Algérie gouvernée par le régime qu’il dénonce….régime qui n’a pas hésité à l’emprisonner. Une force et un courage indiscutable que j’admire.
Cependant les Symboles évoqués alourdissent le propos. Sansal se livre à une critique, sans aucune concession de l’Algérie et des intégristes hypocrites, violents et indifférents à autrui, mais aussi à une critique de certains actes de la France
…L’actualité récente nous a confirmé, une fois encore, qu’il méritait notre attention, au nom de la liberté des peuples…au nom de la liberté de croyance religieuse ou son absence. Au nom de notre liberté individuelle
Liberté avec un très grand « L »
Cette liberté lui a coûté la prison, accompagnée vraisemblablement de violences…
Comment ne pas les évoquer ?
Boualem Sansal est, et reste, un auteur pas tendre du tout avec le pouvoir politique islamiste…uniquement parce les islamistes sont les initiateurs de ce régime religieux qu’il dénonce…et pas tendres non plus avec le peuple arabe, sans aucun doute, du fait de prégnance de la religion dans la vie et les attitudes de la population, qui ne vit et ne pense que « Religion »…sans possibilité de remise en cause.
Ce courage est sa force. Combien se tairaient par crainte de représailles…Représailles qu’il dut endurer !
Cependant ses écrits auraient gagné, sans aucun doute à être plus percutants, avec moins d’impression de redites, de « déjà lu ». Je l’ai trouvé parfois bavard, confus, avec des impressions de « déjà lu » et confus dans certains propos, voire répétitif. J’avoue que je fus parfois perdu du fait de ces redites…
Ce n’était sans doute pas toujours facile pour moi de rester concentré, du fait de problèmes personnels bien indépendants de ma volonté !
Aujourd’hui, il a quitté l’Algérie et le continent africain. Et vit en Europe …Tant mieux !
Depuis l’Europe il sera, vraisemblablement, mais peut-être pas… encore plus virulent avec les régimes politiques….Au risque de sa vie ! Afin de sauvegarder son témoignage, il mérite notre protection sur notre territoire!
Une critique très féroce des Algériens de l’Algérie….de sa politique…de ses leaders
…la source des relations entre Boualem Sansal et le pouvoir algérien ?
Suivre le lien vers la présentation de Boualem Sansal
Quelques lignes
« Dans les cellules, on se prépare au plus dur : dormir avant de sombrer dans la démence. Les vieux taulards ont leur recettes, forgées par une longue expérience de la nuit blanche. Ils les cachent jalousement aux jeunes. » Première page
« le pavillon des femmes fait penser à une base lunaire coupée de la terre. [..] les fenêtres sont briquetées, les murs surélevés, les portes renforcées, les gardes immensément jaloux de leur domaine. » (P.13)
« Il y a enfin cet enfant fou qui habite l’arbre creux au milieux de la cour. » (P. 14)
« Enchaînée aux Aurès, qui sont au pays ce que l’épine est au pied, la nation vit des crises à répétition. On parle de bien par amour du mal et de progrès par mépris des gens » (P. 17)
« L’Algérie devrait se résoudre à suer aussi durement si elle veut se tailler une place au soleil. Nous disons « une place au soleil » pas « à la place du Soleil »; il faut avoir l’oreille modeste et la langue courte. Pleurer sa misère est un mauvais programme de travail, envoyer des fumées dans le ciel pour apitoyer le grand Manitou revient à pisser dans le sable, et bien entendu, il est indigne d’un président adulé de terroriser les petites gens. » (P. 35)
« Allah aime le suicide collectif et chérit le tueur résolu. » (P. 48)
« Plus un système est fermé, plus il y a des petits génies pour y percer des trous. » (P. 50)
« Pour les gens d’Alger, le problème c’est justement l’ordre et la propreté. Le désordre, il l’ont dans la tête. Si on est propre, on va les choquer. » (P. 63)
« Sacré farceur de Français, va! Nous avons décide de te libérer si on trouve le moyen de le faire en douce…il nous faut la certitude que tu ne parleras pas sitôt en sureté à Paris…cela dit, on se torche de vos discours, la caravane passe sur les chiens. Maintenant, si nos plans ne marchent pas comme prévu, couic, tu passes à la casserole. » (P. 67)
« ….l’Algérie offrant autant d’occasions de se rencontrer en prison que de circonstances pour y entrer à son tour. » (P. 86)
« Le rabbin, le curé et l’imam étaient une bande d’emmerdeurs, toujours à chipoter sur l’organisation de l’alphabet, mais à l’heure de l’apéro, Sabras, Bédouis et Gaouris pratiquaient le même langage. A l’heure dite» (P. 95)
« Vous les Français, vous êtes drôles, on vous prendrait presque pour des saints. Vous nous avez enculés pendant un siècle et demi et maintenant, les mains dans les poches, vous nous demandez pourquoi on marche de travers. On vous a fichu la pâtée, une fois, ça vous suffit pas ? » (P. 104)
« En quelques heures à Alger, j’ai su qu’à côté des morts et des survivants, il y avait les disparus. » (P. 115)
« …l’Algérie offrant autant d’occasions de se rencontrer en prison que de circonstances pour y entrer à son tour. » (P. 86)
« En pères tranquilles, ils vivent du rescapé, semant d’un côté clous, huile de vidange et fausses indications et ramassant de l’autre la gratitude des éclopés et le dernier souffle de leur ferraille. » (P .93°
« La misère est bruyante jusqu’à la conflagration. Ceux qui la gèrent pour compte et ceux qui la subissent rivalisent d’ardeur. C’est à celui qui flanchera le premier. » (P. 96-7)
« En quelques heures à ALGER, j’ai su qu’à côté des morts et des survivants, il y avait les disparus » (P. 115)
« L’intelligence est née avec les Arabes, mais ils ont les derniers à s’en servir. » (p.119)
« Où en est l’Algérie après quarante années d’existence seulement ? Un désert dans un désert et pas un touriste en vue. » (P. 121)
« Un homme qui se met au garde-à-vous devant un drapeau n’est rien devant celui qui a confectionné le symbole. » (P. 171)
« J’étais un Français, et comme tel responsable des maux de son pays. Nous étions leurs colons, nous voilà leur Juifs. » (P. 177)
« J’étais un Français, un Gaouri, un clandestin, un sans-papiers, un SDF, exclus, méprisé, menacé, recherché par toutes les polices. Les journaux parlent de moi comme d’un mystère ambulant. A Paris on me comptabilise parmi les problèmes bilatéraux en suspens, entre biens vacants et remboursement de la dette. À Alger, les services se battent à la grenade pour décider lequel sera derrière mon affaire. Mes troupes ont un côté Don Quichotte face aux Maures qui m’aurait fait mourir de rire en d’autres circonstances. » (P. 197)
«Comment leur expliquer les lois abracadabrantes avec lesquelles se gouvernent les Arabes ? En dehors de la complicité, ils connaissent seulement la soumission et la révolte aveugle, passant de l’une à l’autre lorsqu’on s’y attend le moins. Frères en religion, cousins par le sang, voisins dans la promiscuité, mais ennemis dans l’âme, ainsi sommes nous. » (P. 209-10)








Il n’est pas écrivain, mais marchand de tapis, comme son grand-père l’était….de tapis Afghans bien sûr …
Donya, jeune fille iranienne, n’a qu’un désir, celui de fuir le régie des mollahs, qui lui imposent le port du foulard, qui persécute tous ceux qui tentent de prendre quelques libertés avec leurs lois, avec leurs interdits. Une jeune fille de plus en plus rebelle au fil des pages, qui sera torturée à 12 ans, violée à vingt ans…