
« Quand les idées prennent le pouvoir, les fusils parlent. D’abord, ils essaient de vaincre par la prière, mais si personne ne les écoute, ils sortent la baïonnette »

« Quand les idées prennent le pouvoir, les fusils parlent. D’abord, ils essaient de vaincre par la prière, mais si personne ne les écoute, ils sortent la baïonnette »
Écrire pour crever un abcès, pour comprendre un pan de l’histoire familiale et de la grande Histoire de l’Espagne, pour comprendre une honte, pour comprendre le choix d’un homme, d’un parent présent dans son arbre généalogique, écrire pour mieux connaître sa famille, pour mieux se connaître…tel pourrait l’objet de ce livre « Le Monarques des ombres ».
Salido
11 septembre 1939, cela fait onze jours que la deuxième guerre mondiale a commencé, les trains sont désorganisés, la priorité est donnée aux transports militaires.
Des soldats anglais sont déjà en France, bloqués dans des gares dans l’attente du départ au front. Les nouvelles sont inquiétantes : Varsovie a été bombardée…
Ils ont quitté l’Espagne, poursuivis par les troupes de Franco, dans l’espoir de pouvoir y revenir un jour. C’était la fuite et l’exil, la Retirada ou la mort. Certains sont partis avec leur famille. D’autres sont partis avec les autres soldats de leur groupe…Ils avaient affrontés les phalangistes aidés par des soldats du Fürher qui mettait au point ses armes de guerre et sa tactique.
Germinal, un vieil homme un peu efféminé, les yeux chargés de khôl, rencontre un jeune réalisateur qui envisage de tourner un film sur la Barceloneta, quartier populaire de Barcelone, un film qui couvrirait la période des années années 20 à nos jours…
La guerre d’Espagne, opposa pendant près de 3 ans entre 1936 et 1939 des combattants républicains et des miliciens phalangistes qui se vouaient une haine farouche et féroce, légitimant toutes les exactions, emprisonnements, meurtres, viols, exécutions sommaires individuelles ou collectives… Nombreux sont les romans, les livres d’histoire qui prirent cette guerre comme fil conducteur.
Si vous cherchez un roman, passez votre chemin, ce livre n’est pas un roman, mais un livre d’histoire. Un grand livre d’histoire. Un énorme travail de recherche et de vulgarisation.
Et avant de plonger dans cet ouvrage, prenez le temps de le feuilleter, d’en comprendre les différentes parties, de vous l’approprier.
Et allez immédiatement vers les dernières pages.
Sur les (presque) 890 pages du livre, plus de 160 sont consacrées à des annexes, notes, cartes, graphiques ou glossaires, importants pour ne pas se perdre au sein des sigles, des noms, des héros ou des tueurs
Arthur Koestler avait infiltré les troupes franquistes afin de confirmer à l’opinion publique l’intervention allemande et italienne dans cette guerre civile des franquistes contre le pouvoir républicain en place légalement élu. Il est arrêté le 9 février 1937 dans la maison de Sir Peters le consul anglais et condamné à mort, sans jamais comparaître devant un tribunal.
Franco a pris le pouvoir et implacablement, son pouvoir, ses phalangistes emprisonnent, jugent, condamnent hommes et femmes parce qu’ils sont républicains, même s’ils n’ont pas de sang sur les mains. Des condamnations toujours lourdes, la peine de mort, la Pepa, est souvent appliquée au petit matin. les exécutions ont lieu par groupe…On était arrêté, torturé, emprisonné, simplement parce qu’on avait reçu une lettre de France..
18 août 1936 quatre hommes sont extraits d’un fourgon cellulaire pour une dernière « promenade » de quelques mètres au petit matin. Des phalangistes tirent sur les silhouettes. Parmi eux, un instituteur unijambiste, et deux banderilleros plombiers et anarchistes. Leur mort aurait pu rester anonyme, comme tant d’autres si Garcia Federico Lorca n’avait pas été le quatrième. Une mort au lieu-dit « La fontaine aux larmes ».