
« Dix ans, des dents de lapin, de grandes boucles noires et de longs cils, des taches de rousseurs autour du nez, des manières timides, des vêtements sages, un petit bouquet de magnolias à la main. »

« Dix ans, des dents de lapin, de grandes boucles noires et de longs cils, des taches de rousseurs autour du nez, des manières timides, des vêtements sages, un petit bouquet de magnolias à la main. »

« Penser que Dieu s’offusque d’être moqué, n’est-ce pas la plus grande profanation qui soit ? Grand est le Dieu de l’humour. Tout petit est celui qui en manque. »

« Nous plongeons dans l’océan comme nos mères et nos grands-mères et nos arrière-grands-mères l’ont fait avant nous depuis des centaines d’années. »

« Une pierre conduit à une balle. Et un autre kamikaze conduit à une autre frappe aérienne. Et ça n’arrête pas. Jamais. »

« Pour moi, les deux meilleures choses de l’Amérique étaient la télévision et la bibliothèque. »
Ajay, le jeune indien a 10 ans quand ses parents décident d’émigrer aux États-Unis…Dès que la famille le sait, tous se précipitent pour récupérer tout ce qui ne pourra être emporté, une famille à la fois heureuse pour eux mais jalouse aussi .
Le rêve américain est enfin à la porté des deux gamins, Ajay et son frère Birju, gamin doué qui doit intégrer la Bronx Hight School of Science…Chacun rêve de réussite et prend plaisir à rejoindre leur oncle et tante déjà installés aux USA…tout serait si simple si….
Un « si » dont je ne parlerai pas mais qui va rendre cette intégration plus difficile et plus douloureuse. Et surtout plus dramatique
Ajay doit faire face aux remarques pas toujours gentilles, lancées par des gamins blonds à un gamin un peu trop « métèque » à leur goût. Il y a un monde entre le rêve et la réalité…Ces remarques en abattraient plus d’un.
Au contraire elle stimulent le gamin. Ajay doit, seul, porter les rêves de réussite et d’intégration de la famille et faire rêver ses petits camarades, afin d’être reconnu. Quoi de mieux qu’un frère, héros fort et secret, pour montrer à tous que lui aussi….son imagination fait le reste. Et pourtant….
La lecture lui ouvre des horizons nouveaux qui effacent les dures réalités du quotidien. Petit indien, petit métèque fait tout pour s’intégrer, pour être un américain, comme eux …pas toujours facile loin de là quand à la maison, le père picole de plus en plus, quand les assurances répondent « stop, ça suffit », et quand les faiseurs de miracles baissent les bras.
Malgré tout Ajay avance dans la vie et les études, et le petit métèque se bat, se bat et gagne.
Sans doute pour conjurer ce malheur qui a frappé la famille.
Un livre en grande partie autobiographique que l’auteur mettra dix ans à écrire…dure intégration couronnée de succès.
Un livre émouvant, drôle parfois, ne sombrant jamais dans le pathos….un grand plaisir de lecture.
Éditions de l’Olivier – Traduction : Paule Guivarch – 2015 – Parution initiale en 2014 – 220 pages
Lien vers la présentation d’Akhil Sharma
Quelques lignes

« On ne te demande pas de faire des petits génies, seulement des normaux. Une fois encore, tu n’as pas voulu faire comme les autres, tu as gagné, et nous on a perdu. »

« On ne naît pas tueur ou violeur en série, on le devient, j’en suis persuadé…..

30 DOLLARS DE RÉCOMPENSE seront offerts à toute personne qui me livrera, ou confinera dans n’importe quelle geôle de l’État où je pourrai la récupérer, une JEUNE NÉGRESSE avenante, couleur café au lait, âgée de 18 ans, qui s’est enfuie voilà neuf mois. C’est une fille vive et rusée, qui tentera sans nul doute de passer pour une affranchie, marquée au coude d’une cicatrice bien visible occasionnée par une brûlure. J’ai été avisé qu’elle rôde dans la ville d’Edenton et ses environs. BENJ. P. WELLS Murfreesboro, 5 janvier 1812

« L’amant ne possède jamais sa bien-aimée, quand bien même il s’unit à elle et y trouve son contentement. La bien-aimée [..] est un être libre comme toi, que nul ne peut posséder. »

« Fuir était une folie, ne pas fuir aussi. »