
« Tu feras ce que ton père et tes oncles te diront. »

« Tu feras ce que ton père et tes oncles te diront. »

Le livre démarre lentement, on se demande où l’auteur veut nous transporter…
Ils sont morts en silence, hachés par la mitraille, toujours en première ligne, chair à canon pas chère en larmes…
Le jour se lève sur le royaume de Massaba. Aujourd’hui sera jour de fête, le roi Tsongor doit marier sa fille Samilia avec Kouame, roi des Terres du Ciel. La fête sera somptueuse, les cadeaux arrivent de toute part et s’amoncellent. La princesse, heureuse, va faire connaissance avec son futur mari Kouame accompagné de sa garde personnelle. Cette journée exceptionnelle devrait se dérouler à merveille, mais…
Pour Ali et ses frères leur vie simple débuta comme un « conte de fées ». L’oued en crue, dans lequel il se baignaient, charriait les eaux de la fonte des neiges…et dans celles-ci un pressoir qui aurait pu les percuter. Un rocher l’arrêta. « Alors ils sortirent le pressoir de l’eau, le remirent en état et l’installèrent dans leur jardin. Peu importait désormais que leurs maigres terres fussent stériles car les autres venaient à eux avec les olives de leurs arpents et eux en faisaient de l’huile. Bientôt, ils furent suffisamment riches pour acheter leurs propres parcelles. »
Gabriel est un gamin heureux d’une dizaine d’années, vivant sans soucis dans le quartier résidentiel de Kinanira à Bujumbura, capitale de la République du Burundi. C’est un gamin couleur « caramel », son père cadre français expatrié dirige une usine d’huile de palme, sa mère est Tutsi. Une famille comme beaucoup d’autres qui connaît malgré tout des tensions entre les parents. Ses copains sont comme lui des enfants métis aux prénoms français. Ils se retrouvent régulièrement dans leur quartier général, une épave de Combi Volkswagen, leur petit cocon, dans lequel ils se régalent des mangues juteuses qu’ils chapardent dans les jardins voisins. « C’était le bonheur. La vie sans se l’expliquer ».
« Des soldats japonais traversent le carrefour, le drapeau fixé au bout de la baïonnette. Je distingue sous les casques des visages jeunes et cruels. Trapus, les yeux fendus, le nez écrasé sur une moustache, ils incarnent cette race insulaire qui, selon la légende, descend de la nôtre. Ils me dégoûtent. »…Ainsi parle la joueuse de go, jeune fille romantique, vivant dans les années 30 en Mandchourie occupée par les japonais.
J’avais feuilleté ce livre et son écriture sous forme de vers et de poésie m’avait rebuté, puis ce livre à reçu des louanges, des prix littéraires et aussi des critiques fortes. En tout cas il ne semblait pas laisser les lecteurs indifférents.
On connaît la fin et l’intrigue, mille fois écrite, tout le monde en a parlé : La vie d’une enfant juive devenant jeune fille puis mère, l’Allemagne nazie, la fuite en France, les dénonciations, la déportation ….; C’est une artiste peintre décrite souvent avec poésie. Lire la suite
Samuel Akounis se définissant comme « Juif de Salonique, devenu grec par l’exode, français de préférence et metteur en scène parce que lorsque je n’ai plus d’idée, j’invente un personnage », souhaite monter « Antigone » d’Anouilh à Beyrouth. Les acteurs appartiendront à toutes les factions et pour la préparation et le spectacle oublieront leurs fusils. Pour lui, « monter Antigone sur une ligne de feu allait prendre les combats de court. Ce serait tellement beau que les fusils se baisseraient ».Un livre que je n’ai pas pu lâcher, que j’ai dévoré, qui m’a marqué. Un livre dense, plus troublant, plus dérangeant que « Retour à Killybegs » ou « Mon traitre ». Je le relirai certainement dans un an
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