
« Avec un trou dans la gorge et des yeux immenses. Je subis une trachéotomie pour pouvoir respirer de nouveau, et les chirurgiens dessinèrent un sourire diabolique pour recoudre ma tête à mon cou. Je promène ce rictus qui fait tarir les langues depuis vingt et un ans. Un sourire niais, grand comme la joie, le bonheur, la moquerie. Il va d’une oreille à l’autre et est calligraphié en dessous du menton, net et muet ; il coupe la langue en deux ; il reproduit la joie quand elle n’est plus la joie. Ma mère Khadija, m’a appelée Aube pour contrer deux destins de nuit, le sien, le mien.» (P. 154)




Heillange en Lorraine…. vous connaissez ? Non ? Alors cherchez Hayange….!




Confronté à une longue nuit d’insomnie, Franz Ritter musicologue autrichien, qui vient d’apprendre sa maladie, dont on ne saura rien, essaye en vain de trouver le sommeil. Très vite ses souvenirs se télescopent et ils nous transportent d’heures en heures – elles constituent les chapitres du livre – vers cet Orient qui le fascine….Orient qui fascine aussi l’homme Mathias Enard, maîtrisant l’arabe et le persan